En Casamance, le retour des populations déplacées dans leurs villages reste fragile et semé d’embûches. Lors d’une matinée d’échange organisée ce mercredi 9 juillet par le Mouvement contre les armes légères en Afrique de l’Ouest (Malao) et la Fondation Konrad Adenauer, les acteurs ont dénoncé une insécurité persistante, l’absence de déminage et le manque d’accompagnement durable.
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«La Casamance n’a pas besoin d’un plan sur cinq ans, mais d’un programme sur plusieurs décennies », a martelé Youssouph Badji, coordonnateur national du Malao. Dans plusieurs villages « retournés », les tensions resurgissent autour des terres et des ressources, dans un contexte où les postes de sécurité sont quasi inexistants.
À Oussouye, « aucun déminage humanitaire n’a été mené », alerte Ousmane Djicoumène Diatta, maire de la commune de Santhiaba Manjack. Le professeur Nouha Cissé, expert en paix, insiste lui sur la cohésion sociale. «Rien ne peut se construire dans la discorde», lance-t-il. Pour les acteurs, l’État doit porter un plan structuré, financé et inclusif. «Les gens sont partis les mains vides, ils reviennent les mains vides », témoigne Lamine Coly, chef de village de Couram. Le retour ne doit pas être une simple relocalisation, mais une vraie reconstruction humaine et sociale.
Gaustin DIATTA (Correspondant)