Pour faire de la Casamance une destination de référence, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mountaga Diao, a promis d’y insuffler une nouvelle dynamique aux fins de redynamiser ce secteur pourvoyeur d’emplois.
Une superficie de 28 300 km2. Une population cosmopolite et accueillante qui témoigne de la vivacité, mais aussi de la diversité culturelle de ce terroir. Un tourisme balnéaire reluisant. Une végétation riche et luxuriante à la fois. Une faune et une flore qui font courir touristes locaux et étrangers. La fête du canard à Enampore, la célébration du « Humeubeul » à Oussouye, la fête des huitres à Essaout, les nombreuses cérémonies d’initiation, telles que le « Bukut » ou le « Kahate », les séances de lutte et de danse traditionnelle, le « Kamagnène » à Mlomp et à Cagnout, la danse des feuilles en haute et moyenne Casamance, etc. Autant de facettes culturelles qui témoignent du potentiel touristique de la Casamance.
En dépit de tous ces atouts, la « Destination Casamance » peine à prendre son envol. Pourtant, le pôle sud compte, à ce jour, 219 établissements d’hébergement touristique dûment classés avec des hôtels « quatre étoiles » dans la région de Ziguinchor. En outre, il y a 166 autres réceptifs qui n’ont pas fait l’objet de classement. Il dispose également de six agences de voyages. Cependant, beaucoup de contraintes freinent le développement du tourisme et même de l’artisanat dans ce pôle territoire. Il s’agit, entre autres, du manque d’accès aux financements, de l’avancée de la mer qui ne cesse d’avaler les belles plages et même des établissements touristiques (à Kafountine), de la fermeture d’hôtels, mais aussi et surtout de la courte durée de la saison touristique. En dépit de ces contraintes, l’État du Sénégal travaille à faire de la verte Casamance une place touristique de premier choix.
Pour cela, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat a initié, hier, à Ziguinchor, un Comité régional de développement (Crd) spécial élargi aux acteurs du pôle Casamance. Tour à tour, les promoteurs touristiques, à l’image de Demba Fall, ont soulevé les difficultés qui plombent leur activité. Mais, le ministre de tutelle se veut rassurant. Selon Mountaga Diao, cette approche concertée et inclusive permettra au gouvernement de bâtir un tourisme viable en Casamance. Aussi, il a fait savoir que des solutions seront « très vite » trouvées pour en faire un pôle touristique de référence. « Le tourisme et l’artisanat constituent des moteurs de croissance.
Moderniser le secteur de l’artisanat pour redonner le tourisme
L’État du Sénégal travaille à moderniser le secteur de l’artisanat pour redonner au tourisme toute la place qu’il mérite », a soutenu Mountaga Diao, soulignant l’impérieuse nécessité d’améliorer l’offre pour pouvoir attirer le maximum de touristes. Réouverture des hôtels fermés Dans la station touristique de Cap-Skirring, dans le département d’Oussouye, le tourisme nourrit des centaines de familles. Ce secteur se relève petit à petit après de nombreuses années d’incertitudes du fait du conflit. Aujourd’hui, des jeunes sont employés par des prometteurs hôteliers. Si certains complexes hôteliers restent encore debout, d’autres ont dû fermer depuis des années.
Dans la commune de Diembéring, l’hôtel Royal Cap, Savana et même l’hôtel Kabrousse ont cessé, depuis très longtemps, de voir l’ombre d’un seul touriste. La fermeture de ces hôtels a dû emporter au moins 300 emplois directs. Ces complexes, a annoncé le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, pourraient bientôt rouvrir. Interpellé, hier, sur ce cas précis, Mountaga Diao a précisé que des discussions ont déjà été entamées avec des privés qui veulent réhabiliter tous les sites pour relancer l’activité touristique dans ces zones. Lors de sa tournée nationale, qu’il a démarrée à Ziguinchor, le ministre a profité de l’occasion pour remettre des équipements aux acteurs de la région.
Gaustin DIATTA (Correspondant)