Le métier de charretier est indéniablement dur. Il s’agit d’une profession physiquement épuisante.
Bambilor : Dans cette partie du département de Rufisque où il reste encore des portions de terres, les chantiers poussent comme des champignons. Des maisons en construction côtoient d’autres achevées. Dans cet environnement, des ouvriers pleins d’alacrité effectuent divers travaux. De temps à autres, leur concentration est perturbée par des charrettes équines qui déchargent du fer, du béton, du sable, des sacs de ciment, des planches de bois… Et d’autres de l’eau. Ici, elles font partie de la chaîne de construction et travaillent en parfaite collaboration avec les responsables des chantiers. Dans cette zone, ce moyen de transport rend d’énormes services aux entrepreneurs, parfois à petits budgets, qui rechignent souvent à délier leurs bourses pour faire appel au service des camions. Une gestion efficace de la logistique est essentielle pour faire face aux défis liés au coût et à la rentabilité.
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Dans d’autres quartiers de la zone, le décor est le même. Au Sénégal, les charrettes ne sont pas seulement un moyen de transport. Elles font partie de l’histoire, de l’identité du pays. Dans plusieurs communautés rurales, elles contribuent directement et indirectement à l’économie, fournit des emplois à des jeunes qui se battent pour gagner leur vie dans ce secteur informel de l’économie. Si dans l’agglomération dakaroise et nombre de zones urbaines, elles sont concentrées autour des marchés et quincailleries et assurent le convoyage de marchandises, de matériaux de construction, mais aussi le ramassage de déchets, dans les localités urbaines et rurales où l’accès aux transports modernes est limité, les charrettes jouent un rôle crucial dans la mobilité, en comblant un grand vide. Elles constituent un maillon essentiel du dispositif du transport et les populations ont adopté ce mode de déplacement alternatif bon marché et très pratique. Chaque jour, il permet aux hommes, femmes et enfants de se déplacer et de s’adonner à leurs activités. Quand on n’a pas ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a. L’essentiel, pour beaucoup d’usagers, qui empruntent ce moyen de locomotion, c’est d’arriver à destination sain et sauf.
Samba Oumar FALL