Khalife général de Médina Baye, Cheikh Mouhammad Mahi Ibrahima Niass est surnommé «Khadimoul Ummah», le serviteur de la Ummah. Sa courtoisie est connue de tous. Cheikh Mahi, érudit visionnaire, est «un exemple de droiture, de comportement et de moralité».
Cheikh Mouhammad Mahi Ibrahima Niass est décrit comme un homme modeste, généreux et un savant hors pair. Ses missions de paix l’ont projeté au-devant de la scène sous son manteau de président en exercice de l’Union islamique africaine. À travers une « diplomatie islamique», il a enregistré des succès retentissants dans ses missions de retour de la paix dans le pays, en Afrique et dans le monde. La résolution du conflit au Soudan en est une illustration parfaite.
Le 23 mai 2022, il avait réuni les personnalités de 50 tribus au Darfour, en conflit, qu’il avait exhortées à déposer les armes pour un retour de la paix. Six jours plus tard, des autorités militaires avaient annoncé la levée de l’état d’urgence imposé depuis le 25 octobre 2021, lors du coup d’État qui avait mis fin à la transition démocratique d’Omar El-Bachir, ancien président du Soudan.
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Une nouvelle qui était longtemps attendue après l’échec de plusieurs médiateurs, et considérée comme une consolation pour le pays, l’Afrique et le monde entier. Une belle victoire qui lui avait valu tous les honneurs.
«Il s’est toujours illustré dans des circonstances où l’espoir est mince. Grâce à la baraka, il réussit sa médiation», confie Cheikh Ibrahima Ndiaye, son proche collaborateur, par ailleurs directeur des Études de l’Institut islamique El Hadji Abdoulaye Niass de Médina Baye.
D’ailleurs, une délégation soudanaise est attendue au Gamou de Médina Baye cette année. D’après lui, le patriarche de Médina Baye suit ainsi la voie tracée par son vénéré père, Cheikh Ibrahima Niass. Le Khalife général de Médina a aussi séjourné au Cameroun où il est parvenu à convertir beaucoup de personnes, au Mali, au Ghana, etc.
Avant même qu’il n’accède au khalifat de son père, il entretenait des rapports empreints de cordialité et de fraternité avec tous les foyers religieux du pays. Khalife général de Médina Baye, il a effectué des visites de courtoisie auprès des familles religieuses du pays. Partout où il s’est rendu, il a réaffirmé son attachement à la paix, à la cohésion sociale, à l’unité d’ici et d’ailleurs.
Alors qu’il était directeur de l’Institut islamique El Hadji Abdoulaye Niass, il avait déclaré, lors de la conférence internationale sur la paix, en juillet 2015, portant sur «La contribution de l’Islam à l’avènement d’une paix mondiale durable », que « la religion contribue positivement à l’avènement de la paix, de la sécurité et de la sûreté dans le monde, si elle n’est pas défigurée ni déformée, si elle est dépouillée de son essence et que ses racines ne sont pas coupées ».
Sa conviction est que cet islam consistait en un monothéisme pur, en une haute moralité, en une humanité de niveau très élevé, caractérisée par la limpidité et la pureté. » Quoi de plus normal, après les échanges aigres-doux entre le préfet du département et le maire de la ville de Kaolack, le dimanche 3 août 2025, que le Cheikh prenne son bâton de pèlerin pour remettre les choses à l’endroit grâce à sa pédagogie, son patriotisme, son attachement à la paix, à la concorde, à la cohésion sociale, etc.
Né en 1938, à Kaolack, Cheikh Mahi Niass est surnommé «Khadimoul Oummah», le serviteur de la Ummah islamique. À l’âge de cinq ans, il est envoyé en Mauritanie par son père pour des études coraniques. À l’âge de sept ans, il mémorise le Coran. De retour au Sénégal, il se consacre à l’apprentissage du savoir durant plusieurs années dans les «Madjaliss» (école traditionnelle d’apprentissage de la littérature arabe et des sciences islamiques).
Il est ensuite envoyé par son illustre père à la prestigieuse université islamique d’Al-Azhar du Caire où il obtint, en 1976, une Maîtrise en Sciences et Histoires islamiques à la Faculté des Lettres et Sciences sociales. En 1998, à la suite du rappel à Dieu de Mouhamed Nazir Ibrahima Niass, il devient le directeur de l’Institut islamique El Hadji Abdoulaye Niass.
Par la suite, Cheikh Mahi Niass sillonna le monde. Il resta en France pendant des années avant de rentrer au bercail. À son retour, il est resté à côté de son frère, le deuxième Khalife général de Médina Baye, El Hadji Abdoulaye Niass, pour l’assister dans la charge du khalifat. « Il était son bras droit », confie Cheikh Ibrahima Ndiaye. D’ailleurs, selon lui, Cheikh Mahi Niass avait prononcé le discours de bienvenue en arabe lors de la visite officielle d’un recteur de l’université al-Azhar du Caire au Sénégal à Médina Baye.
Attachement à la discipline
« Le Khalife général de la Fayda Tidjaniya est un homme très cultivé, un fin orthodoxe », témoigne le directeur des études de l’Institut islamique El Hadji Abdoulaye Niass. Il est très attaché à la « discipline et au comportement exemplaire ». C’est pourquoi le sage de Médina Baye n’a jamais cessé de le réitérer aux disciples en toute circonstance.
D’autant plus que Dieu a loué le comportement du Prophète Muhammad (Psl) dans le verset 68:4 (Sourate Al-Qalam) : « Et tu es certes d’un magnifique indole. » Alors qu’il venait juste d’être intronisé comme nouveau khalife général de Médina Baye, Cheikh Mahi Niass annonce la couleur dès sa première prise de parole publique en tant que guide.
S’adressant pour la première fois aux disciples de Médina Baye, après avoir été désigné pour la succession du défunt Cheikh Ahmad Tidiane Ibrahima Niass, il a menacé de se démettre de sa charge spirituelle si les jeunes fidèles ne font pas preuve de discipline. Cheikh Alioune Cissé Niang, président de l’association Jamhiyatu Ansaarud Dîn, n’a pas tari d’éloges pour le patriarche de Médina Baye et est reconnaissant de lui avoir fait l’honneur de diriger cette structure.
Depuis qu’il a accédé au khalifat de son vénéré père, constate-t-il, il n’a pas varié dans sa démarche. « Il est resté lui-même en se surnommant Khadimoul Ummah (le serviteur de la Ummah), et en laissant de côté le titre de Khalife général. Il s’est inscrit dans le même sillage de son père et de ses illustres défunts devanciers », témoigne-t-il.
Cheikh Mahi Niass est affable et généreux dans le partage de ses connaissances. Tous les jours, après la prière d’Asr (troisième prière de la journée), il prend quartier sous un abri qui jouxte sa maison à Médina Baye. Sur une chaise pliante, sa radio transistor jamais loin, il fait toujours de fines analyses sur tous les sujets d’actualité.
Le dimanche 24 août 2025, il a reçu une équipe du « Soleil » peu après 17 h (voir interview), alors qu’il devait donner un cours en sciences islamiques à ses disciples. Conférencier hors pair, il a accepté d’échanger avec les journalistes devant l’assemblée des fidèles.
Cheikh Mahi a hérité de son père le Tafsir du Coran durant le mois béni de Ramadan. Il est un grand adepte de la lecture. Son imposante bibliothèque à la maison, qu’il montre fièrement aux visiteurs, en est la parfaite illustration.
EL Hadji Abdoulaye Niass (conférence internationale sur la paix, en juillet 2015)