Coincée entre Keur Massar et Tivaouane-Peulh et bordée par la Voie de dégagement nord 3 (Vdn3) qui la sépare de l’océan, la cité Apix est devenue un endroit qui aiguise les appétits. Moins habitée que par le passé, aujourd’hui, elle fait face à une floraison de maisons et de constructions en cours. Des habitants expliquent les raisons qui font qu’elle est tant convoitée maintenant.
Nichée entre Keur Massar et Tivaouane Peulh, la cité Apix fait l’objet de plusieurs convoitises. Du fait de son cadre attrayant et son environnement très calme, bon nombre de personnes ont jeté leur dévolu sur cet endroit pour y habiter avec leurs familles. Cela fait que la cité, qui était moins occupée il y a des années, est devenue presque une ville émergente au coeur de Dakar. La beauté de son environnement atire plus d’un. Au moment où les cités naissantes font face à un défaut d’assainissement, ici, l’électricité est disponible, le branchement à l’égout est une réalité avec des routes bien tracées dans une belle symétrie. Sur les lieux également, on note des bâtiments en construction qui poussent comme des champignons après la pluie. Les maçons, visibles de partout, sont en pleine besogne.
Ce lieu est assimilable à une fourmilière, tant la cité est dynamique. On dirait une grande mégalopole qui est en train de faire sa gestation dans la capitale sénégalaise. Initiée au temps de l’ancien président Abdoulaye Wade, la cité Apix est maintenant un lieu de refuge pour beaucoup de personnes qui habitaient dans la ville de Dakar. Thierno Diop, natif de Guédiawaye, a quitté cette contrée de la banlieue dakaroise depuis deux ans. Maintenant, Apix est sa préférence.
Cherté du loyer
À l’en croire, la cité a toutes les commodités qui offrent une vie paradisiaque. Pour lui, la sécurité, l’environnement optimal, le calme qui y règne, entre autres, ont fait que la cité Apix est tant convoitée. D’ailleurs, c’est ce qui explique son choix d’y rester et de s’y implanter définitivement en tant que mécanicien de profession. Assis sur sa mobylette, son tee-shirt taché d’huile, le jeune homme à la forme physique imposante fait montre d’une grande décontraction avec le sourire qui illumine son visage.
Toutefois, Thierno n’a pas manqué de souligner la cherté du loyer. « J’adore tout ici. C’est une cité très calme, où il fait bon vivre. Ce qui m’a le plus marqué, c’est le respect des habitants et leur civisme. Cependant, je trouve que le seul couac, c’est la cherté du loyer. Pour un appartement, il faut débourser entre 120.000 FCfa et 130.000 FCfa. C’est trop ! », fus¬tige-t-il. Ce plaidoyer de Thierno fait l’unanimité chez ses pairs travailleurs qui, en acquiesçant, ap¬prouvent les dires de l’homme qui totalise presque 10 ans d’expérience dans son métier. Ensemble, ils confirment la cherté du loyer à la cité Apix.
Le climat est clément cet après-midi. La température oscille entre 15 et 20°. Le ciel, très nuageux, empêche au soleil de darder ses flèches sur les êtres. Le temps est beau et l’endroit aurait été très calme, n’eût été les vrombissements venant des voitures stationnées dans le garage se trouvant en face du poste de santé. Les quartiers de la cité sont bien lotis. On note une forte présence de jardins publics et d’aires de jeu qui témoignent de la modernité dans cette partie de la banlieue de Dakar. Toutes les routes de la cité Apix sont pratiquement goudronnées. Néanmoins, le silence cathédral qui y règne attire l’attention. Des maisons fermées à longueur de journée et des ruelles presque vides sautent à l’œil.
« Une ville moderne au vrai sens du terme »
Selon les témoignages des personnes, la sécurité est au summum dans la cité Apix. La nuit, des gens en uniforme bleu, avec des vélos et des motos, patrouillent dans tous les coins et recoins pour assurer la quiétude des habitants. Ici, on est loin de la pol¬lution sonore qui tympanise et des bouchons interminables que l’on connaît dans les grandes ar¬tères de Dakar.
Aïssatou Bâ, vendeuse de beignets et d’autres produits destinés à la consommation, estime que, d’ici peu de temps, Apix sera la ville de rêve de plusieurs personnes vivant à Dakar. Celle qui habitait auparavant à la Médina s’est installée dans cette zone depuis plus de 10 ans. À l’époque, se souvient-elle, il n’y avait aucune infrastructure. Ce sont les arbres sauvages, précise-t-elle, qui dominaient la nature. « Les maisons, on les comptait du bout des doigts. Mais, aujourd’hui, la situation est tout autre, car il y a de plus en plus de monde et les constructions ne ces¬sent de foisonner. Au début, j’avais peur d’habiter ici. Mais actuellement, avec tout ce qu’offre la cité en termes de sécurité, d’as¬sainissement, entre autres, vrai¬ment je n’ai pas eu de regrets », renseigne la dame.
Abdou Cissokho a fait le même constat. Habitant de Tivaouane-Peulh, il travaille à la cité Apix depuis des années. Le cadre de vie ne le laisse pas indifférent. Contrairement à Tivaouane Peulh, explique-t-il, ici, il n’y a ja¬mais eu d’inondations. Les canalisations, poursuit-il, ont été bien faites et l’aménagement a aussi respecté les normes requises. « Chaque année, les constructions se multiplient dans la cité et ça va continuer ainsi pour les pro¬chaines années parce que c’est une ville moderne au vrai sens du terme. C’est très loin de la capi¬tale, mais ici, les gens ne man¬quent de rien et c’est plus calme et convivial », dit-il.
Pour rappel, avec la mise en place de l’autoroute à péage, les impactés ont été déplacés à Apix, une cité bénéficiant de toutes les commodités en termes d’assainissement, d’éclairage, de viabilisation…
Par Bada MBATHIE (Correspondant)
