Le Colloque international de Dakar s’est ouvert ce 10 avril 2025. Organisée sur deux jours (10 et 11 avril), cette rencontre a pour thème : « La migration internationale : pont et vecteur de développement entre l’Europe et l’Afrique ». La cérémonie d’ouverture a été présidée par Amadou Chérif Diouf, secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur, qui a saisi l’occasion pour lancer un appel fort : « repenser les politiques migratoires » en présence de Elma Saiz Delgado, ministre espagnol de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations.
La migration, a-t-il rappelé, est à la fois porteuse d’opportunités et génératrice de défis. Elle constitue aussi un puissant levier de transformation sociale, économique et culturelle. C’est dans cette optique que s’inscrit ce colloque international, qui se veut un cadre de réflexion autour des enjeux migratoires.
« L’objectif est de susciter un large débat en vue d’identifier et de promouvoir un cadre multiacteurs de dialogue sur les enjeux et les opportunités qu’offre la migration pour soutenir le développement et renforcer la coopération Europe-Afrique », a souligné Amadou Chérif Diouf.
Selon lui, les politiques migratoires en Europe méritent d’être repensées afin de garantir une réelle protection et des conditions de vie décentes aux migrants, tout en favorisant un accueil respectueux des droits humains.
« Ce phénomène peut être un moteur de développement, en permettant de maximiser les retombées positives pour toutes les parties prenantes, aussi bien les pays de départ que les pays d’accueil », a-t-il ajouté. Toutefois, a-t-il averti, cette vision optimiste ne doit pas occulter les nombreux défis liés aux migrations.
« Les migrations sont souvent aussi marquées par des réalités difficiles : trafic illicite, exploitation des migrants, défis d’intégration, crises humanitaires, rejet et stigmatisation », a-t-il énuméré.
Le secrétaire d’État a également pointé les conséquences des crises récurrentes, le ralentissement économique dans certains pays d’accueil, la fragilité accrue des migrants face à la montée du populisme, de la xénophobie, ainsi que la recrudescence de l’émigration irrégulière.
Face à ces défis, Amadou Chérif Diouf a plaidé pour « l’établissement de partenariats justes et équilibrés », appelant à soutenir l’intégration des migrants et à mettre en œuvre des politiques de développement inclusives et durables. Car, selon lui, « c’est à ce prix que nous pourrons véritablement transformer la migration en un vecteur de progrès partagé ».
Arame NDIAYE