Les saisies de drogue se multiplient au Sénégal, dominées cette année par le chanvre indien et une forte hausse de la cocaïne, selon la Gendarmerie nationale, qui salue les effets d’un dispositif de contrôle et de renseignement renforcé.
En termes de quantité, les saisies les plus importantes au cours de cette année ont concerné le chanvre indien, avec près de 3.650 kg, devant la cocaïne, révèle le colonel Ibrahima Ndiaye, chef de la Division Communication de la Gendarmerie nationale. Cependant, si l’on considère l’impact sur la santé économique du pays, force est de constater la place prédominante qu’occupe la cocaïne avec environ 730 kg saisis dans l’année en cours, précise le colonel Ndiaye. Selon lui, il serait prématuré de faire une comparaison entre 2024 et 2025, car l’année est en cours. Mais il faut « d’ores et déjà noter une hausse considérable de la cocaïne qui a doublé par rapport à l’année 2024 », a relevé le chef de la Division Communication.
« Quant au chanvre indien, les saisies se succèdent, même si la quantité enregistrée l’année dernière est loin d’être atteinte », a-t-il analysé. Si la gendarmerie en est arrivée à ces résultats, c’est au bout d’efforts colossaux, notamment l’application rigoureuse des instructions du haut commandant de la Gendarmerie, allant dans le sens d’intensifier les contrôles. Selon lui, la mise à contribution des formations spécialisées de la Gendarmerie a permis de densifier et d’élargir le champ d’intervention des unités territoriales. « Ces dernières, bénéficiant de l’appui tactique aérien et nautique, ont pu combattre le trafic de stupéfiants plus efficacement. Enfin, il convient de souligner l’apport considérable d’unités telles que le Groupe de lutte antidrogue et la Section environnementale, qui ont mené d’importantes opérations », a souligné le colonel Ndiaye.
Sur un autre registre, a-t-il ajouté, le dispositif de surveillance est en constante évolution. Sur le plan du renseignement, la Gendarmerie dispose d’un outil efficace de recueil et de traitement de l’information. Avec la montée en puissance progressive de la composante Anticipation/Prévention, le maillage informationnel du territoire a permis d’assurer une couverture totale, outre le dispositif territorial classique (Gendarmerie territoriale), a-t-il souligné. À cela s’ajoute l’existence d’un centre de lutte contre la criminalité numérique (Clcn) qui permet de détecter, dans l’espace cyber, les activités suspectes susceptibles de se matérialiser dans l’espace public.
À ce titre, le trafic de stupéfiants est également contrasté dans la phase même de planification, a-t-il dit. D’après le colonel Ndiaye, la communication occupe une place de choix dans la stratégie globale de sécurité publique de la Gendarmerie. À ce titre, les relations avec la population se raffermissent par l’utilisation des réseaux sociaux et une politique soutenue de police de proximité, s’est-il félicité. Toujours selon le colonel Ndiaye, des opérations coup-de-poing ont eu lieu par un passé récent et les résultats ont été fructueux. Il est vrai, a-t-il concédé, que c’est une synergie qui mérite d’être renforcée pour permettre d’obtenir des résultats optimaux. « Toujours est-il que beaucoup de saisies, de part et d’autre, ont été le fruit d’une forte collaboration inter-forces », a-t-il dit.
Hadja Diaw GAYE