Le forage du village de Kahéne dans la commune éponyme, département de Koumpentoum, est en panne depuis plus d’une année. Les populations qui déplorent le mutisme des autorités invitent ces dernières à régler ce problème qui n’a que trop duré.
TAMBACOUNDA – Les jours se suivent et se ressemblent à Kahéne, ou depuis plus d’un an, le forage du village qui polarise trois autres localités, est tombé en panne. « Notre forage est à l’arrêt depuis le 6 octobre 2024. Depuis plus d’un an, elle est en panne », indique le conducteur de l’ouvrage, Issa Ba par ailleurs chef de village. Plus d’une année que les robinets sont restés secs, plongeant les habitants dans une situation intenable. À l’origine de ce dysfonctionnement, le tarissement de la nappe phréatique, nous dit-on.
Le puits de l’infrastructure hydraulique qui date de 1987, s’est asséché, il faut creuser un nouveau puits, estime, monsieur Ba. Cependant, pour le maire de la commune, Mamady Thiam, le forage, ne comble plus les besoins de la population. Il faut l’érection d’un nouveau forage avec une plus grande capacité. « Pour soulager les 2.800 habitants et les centaines d’animaux qu’il couvre, ainsi que les activités quotidiennes nécessitant une forte demande en eau potable, il urge de construire un nouveau forage doté d’un château d’eau de plus de 100 mètres cube », soutient-il.
Kahéne abrite également un « louma », un marché hebdomadaire tous les mercredis qui connaît une forte affluence du fait de sa position frontalière avec la Gambie que le vieux château d’eau de 50 mètres cube ne peut combler, poursuit l’édile.
Privées d’eau potable, les populations se rabattent sur des puits traditionnels ou parcourent plusieurs kilomètres pour s’approvisionner dans les villages voisins. Une tache éprouvante surtout pour les femmes et les enfants. « Nous sommes fatigués. Chaque jour, il faut chercher de l’eau pour la corvée quotidienne. Il faut aussi abreuver le bétail. Nous avons vécu cette situation durant tout l’hivernage. Avec l’ouverture des classes, c’est encore plus compliqué », prévient, Boury Sow, habitante du village.
Pour atténuer la souffrance de ses administrés qui s’approvisionnent pour la plupart au niveau du grand puits du village, le maire a installé un système de pompage solaire.
Il a également effectué le curage d’un autre puits. Dans la même veine, deux mini forages ont été réalisés par des privés. Malgré tout, le problème d’eau persiste toujours. « Même, avec la pompe solaire et les mini forages solaires, c’est compliqué. Il faut venir tôt le matin, placer les bidons et attendre vers les coups de 13 ou 14 heures pour avoir de l’eau qui est rarement suffisante », souligne Safiétou Diallo.
Face à cette situation, les habitants ne cachent plus leur colère et dénoncent le mutisme des autorités. « Nous avons alerté la mairie et les services concernés, mais jusqu’ici, rien n’a été fait », lance, Sadaba Camara, un notable du village. Les habitants de Kahéne se disent oubliés et laissés pour compte par l’État. Pour le conseiller municipal et responsable des jeunes du village, Ibrahima Barry, ce n’est pas normal qu’un village, chef-lieu de commune, aussi important que Kahéne ne dispose que d’un forage fonctionnel durant tout ce temps.
Ne sachant plus à quel saint se vouer, les populations sollicitent une intervention sans délai des autorités compétentes.
Par Boubacar Agna CAMARA (Correspondant)

