Le montage d’un satellite n’a rien d’anodin, et les Sénégalais Ousmane Diop et Ismaïla Sall, deux acteurs clés du programme spatial national, en donnent un aperçu précis. Interrogés par Le Soleil, ils décrivent un travail où “la moindre erreur peut coûter cher”, soulignant la rigueur nécessaire pour lancer un nanosatellite comme Gaindesat-1B.

Selon lui, la durée totale d’un tel projet est comprise entre 1 et 3 ans. « Pour un satellite comme Gaindesat-1B, il faut compter 12 à 24 mois pour la conception, la fabrication et les tests au sol, plus quelques mois supplémentaires pour la logistique et la préparation du lancement », a-t-il détaillé.
De son côté, Ismaïla Sall, ingénieur en développement de systèmes spatiaux et responsable technique de Gaindesat-1A, confirme la complexité du processus. « Chaque module – OBC, panneaux solaires, modules RF, caméras, alimentation – est assemblé, configuré et testé indépendamment. Tous les sous-systèmes sont ensuite intégrés dans la structure du CubeSat », a-t-il fait savoir. L’expert ajoute : « Nous procédons à la vérification de la compatibilité mécanique, électrique et logicielle. Ensuite, le satellite subit des tests essentiels : vibrations, tests thermiques et vide, tests de communication, tests de charge utile, validation de l’autonomie. Chaque étape est minutieuse, car il n’y a pas de droit à l’erreur : une fois en orbite, aucune réparation n’est possible ».


Pour l’ingénieur en développement de systèmes spatiaux, le calendrier est lui aussi rigoureux. « la conception, la fabrication et les tests prennent entre 18 et 36 mois selon la complexité et les contraintes de mission. La planification du lancement peut durer quelques semaines à plusieurs mois, puis du lancement au déploiement en orbite, il ne faut que quelques heures », a-t-il enfin expliqué.
Salla GUEYE


