Lors de sa leçon inaugurale à la conférence internationale à la Maison de l’Unesco à Paris, tenue, hier, l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop, le Pr Ibrahima Thioub, est revenu sur le parcours exceptionnel du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. Il a surtout évoqué l’homme de paix qu’il fut dans un contexte de violence généralisée.
L’ancien recteur, Ibrahima Thioub, a servi, hier, à Paris, une leçon inaugurale sur le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. Des mots. Des superlatifs. Des citations. Une leçon à la dimension de l’homme qui a marqué l’histoire de l’Islam. L’historien Ibrahima Thioub a d’abord évoqué l’homme de paix que fut le Cheikh pendant sa vie sur terre. Une leçon inaugurale intitulée : « Cheikh Ahmadou Bamba 1853-1927, un combattant de la paix dans un contexte de violence généralisée ».
Se référant aux écrits de l’érudit Serigne Touba, le professeur d’histoire, Ibrahima Thioub, a souligné que le saint homme était même l’incarnation de la paix. «J’ai signé un pacte avec Dieu de sorte que même si le Mahdi, le Messie donc, descendait sur terre appelant au djihad par les armes, je ne l’aiderais point. Je ne tuerai ni serpents, ni scorpions, ni aucun être vivant car la voie que j’ai choisie m’interdit d’utiliser les armes dans mon combat», a-t-il dit citant les paroles de Cheikh Ahmadou Bamba pourtant vivant dans un contexte de violence généralisée à son époque. Une époque où les armes étaient le mot d’ordre pour se faire entendre.
Le Pr Thioub a expliqué que l’homme avait juré de ne jamais user de violence même contre ses pires ennemis. Il a repris une autre des citations de Cheikh Ahmadou Bamba qui montre à tel point il avait écarté cette question de la violence dans son combat. «Si le Seigneur m’avait intimé l’ordre de me venger de mes ennemis par la violence, je lui aurais demandé de m’octroyer d’abord cette faculté qui pousse un être humain à se venger car celle-ci n’existe pas en moi», a rappelé le Pr Thioub.
L’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a soutenu que pour qui connaît le contexte historique dans lequel les propos ci-dessus cités furent exprimés par Cheikh Ahmed Bamba, il lui apparaîtra clairement que le fondateur du mouridisme fut un combattant de la paix immergé dans un océan de violences généralisées. L’historien est aussi revenu sur l’immense histoire du fondateur du mouridisme durant sa vie utile.
Samba Diamanka