Le Conseil supérieur de la magistrature (Csm), qui se réunit au moins deux fois par an, permet aux pouvoirs exécutif et judiciaire d’échanger. Il constitue l’organe chargé de la gestion de la carrière des magistrats.
Institué par l’article 60 de la Constitution du 26 août 1960, le Conseil supérieur de la magistrature est responsable des nominations, détachements et autres décisions relatives à la carrière des magistrats. Ces décisions sont prises sur proposition du ministre de la Justice, lequel peut formuler ses suggestions par l’intermédiaire de la Direction des services juridiques, chargée de la gestion administrative des dossiers des magistrats. Le ministre collabore étroitement avec cette direction pour l’étude des dossiers. Après un pré-conseil, le chef de l’État, président du Conseil, convoque le conseil et fixe l’ordre du jour. « Le conseil est une occasion pour l’exécutif et le judiciaire d’échanger. Sans l’accord du Conseil, aucune personne ne peut être affectée », précise une source. Selon la loi, le Conseil se réunit au moins deux fois par an. Le ministre de la Justice en est le vice-président.
Outre ces deux personnalités, le Csm était initialement composé de membres de droit : le président du Conseil d’État, le Premier président de la Cour de cassation et le procureur général près ladite cour, ainsi que les Premiers présidents de cours d’appel et les procureurs généraux près lesdites cours. En 1992, l’organe a été élargi à trois magistrats élus par leurs pairs, une réforme qui a permis de renforcer la transparence et la représentativité dans la gestion des carrières. Cependant, en 2008, la fusion du Conseil d’État et de la Cour de cassation a donné naissance à la Cour suprême. Le premier président et le procureur général de cette cour en sont désormais membres de droit. L’accroissement des effectifs de magistrats a conduit à une nouvelle réforme en 2017. Ainsi, selon l’article 3 de la loi organique n° 2017-11 du 17 janvier 2017, le nombre de membres élus est passé à quatre.
Ces derniers sont élus par les différents collèges de magistrats pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois. « Sont élus dans les mêmes conditions que les titulaires quatre membres suppléants. Chaque collège élit en son sein un membre, sauf le collège des magistrats du deuxième grade, qui a deux représentants », précise le texte. La présence du chef de l’État à la tête du Csm continue cependant de diviser l’opinion. Certains estiment qu’elle ne garantit pas l’indépendance de la justice, tandis que d’autres y voient une présence symbolique, sans véritable incidence. Toujours est-il que même les assises de la justice organisées en 2024 n’ont pas permis de trancher cette question, qui continue de susciter le débat parmi les acteurs du secteur.
Fatou SY