L’Assemblée nationale avait offert un cadeau de fin d’année aux femmes sénégalaises le 30 décembre 2019 en adoptant à l’unanimité et par acclamation le projet de loi n°20/2019 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant code pénal. Le 20 janvier 2020, elle été promulguée par le Président de la République, Macky Sall en présence de 35 organisations de femmes membres de la Synergie des organisations de la société civile contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Votée le 30 décembre 2019, à l’unanimité, à l’Assemblée nationale, la loi numéro 2019-20 criminalisant intégralement les actes de viol et la pédophilie, a été officiellement promulguée par le Président Macky Sall, le vendredi 10 janvier 2020, au palais de la République. Et c’est en présence des représentantes des organisations féminines, de la société civile, de députés de la majorité et des hauts conseillers que le chef de l’Etat a promulgué ladite loi. Cette criminalisation est un instrument de dissuasion pour d’éventuels auteurs d’agressions sexuelles, et au besoin, de punition très sévère, en cas de passage à l’acte. Jusqu’ici, le viol était considéré comme un simple délit passible de cinq à dix ans de taule. Mais depuis l’adoption de la nouvelle loi, les auteurs de viol et d’actes pédophiles sont jugés par la Chambre criminelle et risquent une peine allant jusqu’à la réclusion à perpétuité. En outre, la loi traite également des attentats à la pudeur, avec recours à la violence.
L’État du Sénégal a très tôt mis en place une législation pénale mise à jour en fonction des mutations de la société. La dernière réforme portant sur la répression des infractions à connotation sexuelle date de deux décennies. En effet, la loi numéro 99-05 du 29 janvier 1999 modifiant certaines dispositions du Code pénal a, entre autres innovations, défini le viol et durci son régime, notamment quand il est accompagné de certaines circonstances aggravantes. Cette loi n’en faisait toutefois pas un crime, sauf lorsque le viol est suivi de la mort de la victime. Mais maintenant, la nouvelle loi a été corsée et a élargi la répression aux actes de pédophilie qui n’étaient appréhendés que sous leur forme vague d’attentat à la pudeur sans violence. Toutefois, malgré ces mesures coercitives, le viol n’a guère faibli. Les violeurs continuent leur sale besogne. Au grand dam des victimes et des familles, le plus souvent, éplorées.
Ibrahima KANDE