Fondé en 1912 par Serigne Massamba Mbacké, le frère et secrétaire particulier de Serigne Touba, Darou Karim est l’un des villages satellites de la commune de Touba Mosquée. Aujourd’hui, les populations sont confrontées à plusieurs difficultés, dont l’absence de route bitumée, de moyens d’évacuation, etc.
TOUBA – Entre le centre hospitalier national Cheikh Ahmadoul Khadim, et le village de Darou Karim, il y a une distance de deux kilomètres. Le bitumage de cette route a toujours préoccupé la famille religieuse de Serigne Massamba Mbacké, bien établie dans cette zone. Cependant, comme le souligne Serigne Mourtada Mbacké, petit-fils de Serigne Massamba, « la première pierre a été posée sous le régime de Macky Sall, mais, depuis ce jour, le projet n’a pas progressé ». « On avait déjà effectué la pose de la première pierre, ainsi que celle des routes de Tindodi et de Baye Fall Ga », explique-t-il, se demandant pourquoi toutes les autres routes sont achevées, à l’exception de celle de Darou Karim.
Il appelle ainsi les autorités à prendre en compte les besoins de Darou Karim, qu’il considère comme l’un des villages emblématiques de la communauté mouride en raison de son fondateur. Selon ses propos, l’état dégradé de la route a contribué à freiner le développement du village. « La réfection de cette route est indispensable pour les habitants », affirme-t-il. Serigne Mourtada Mbacké est également membre de la commission communication du comité d’organisation du magal de Darou Karim, qui se tient aujourd’hui. Selon lui, lors de cet évènement religieux, la circulation est toujours dense. En effet, de nombreux pèlerins éprouvent des difficultés à accéder à ce village, où l’on célèbre la naissance de Serigne Massamba Mbacké, frère et secrétaire particulier de Serigne Touba. Ibrahima Dieng, le chef du village de Darou Karim, suit les traces de Serigne Mourtada Mbacké. Il souligne que les autorités religieuses redoublent d’efforts pour le bien-être des habitants du village.
En effet, il appelle à l’appui des autorités étatiques afin de concrétiser les aspirations des leaders religieux. « Notre principale préoccupation reste la route », souligne-t-il, rappelant qu’ils ne sont qu’à deux kilomètres de l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim. Le chef de village s’est ensuite attardé sur les difficultés rencontrées par les populations locales. Selon lui, l’extension des réseaux hydraulique et électrique constitue également une préoccupation majeure pour les habitants de Darou Karim. « L’eau et l’électricité sont bien présentes dans le village, mais elles ne sont pas accessibles à tous. Certains résidents n’en bénéficient pas », déclare-t-il, appelant le gouvernement à redoubler d’efforts dans ce domaine. L’évacuation des malades, un problème En outre, le poste de santé de Darou Karim ne dispose pas d’ambulance, ce qui complique encore plus les évacuations des patients. Ainsi, comme le souligne Ibrahima Dieng, ils se trouvent souvent contraints de faire appel à des taxis ou à des véhicules particuliers dans le village pour transporter les malades.
L’infirmier-chef de poste, El Hadji Seck, confirme ces propos en déclarant: « Depuis des années, nous sommes confrontés à des difficultés sans trouver de solutions », réagit-il. Il souligne qu’ils avaient régulièrement sollicité le comité de santé, qui a, à plusieurs reprises, informé le maire, mais sans succès. D’après lui, le problème majeur reste l’évacuation des patients, en l’absence d’ambulance. Il estime que le problème se pose de manière plus aiguë au sein de la maternité, où les patientes sont souvent transférées vers l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim. Selon ses dires, en l’absence d’ambulance, ils se voient contraints de faire appel au district sanitaire, qui peut parfois mettre plusieurs heures à répondre à leur demande. De ce fait, d’autres moyens de transport improvisés sont utilisés pour acheminer les malades.
La matrone Mbathio Traoré relève un problème crucial : l’insuffisance d’espace au sein de la structure. Selon elle, la maternité manque cruellement de lits, ce qui oblige parfois certaines femmes à accoucher sur le sol. « Le poste n’a pas évolué. Nous n’avons pas de lits. Il arrive que des accouchements se déroulent même à terre », déclare-t-elle. Actuellement, la maternité ne dispose que de cinq lits, alors qu’elle accueille un nombre important de patientes. De plus, elle souligne que la majorité du personnel est soutenue par le comité de santé, ce qui complique leurs conditions de travail. Elle appelle donc à un recrutement, car les motivations dont ils bénéficient ne sont pas suffisantes pour répondre à leurs besoins.
Birane DIOP (Correspondant)