Le monde de la presse sénégalaise est en deuil. Aly Kheury Ndaw, ancien rédacteur en chef du journal Le Soleil et père de l’actuel directeur général adjoint de la Sspp- Le Soleil, Abdoulaye Ndaw, est décédé. La levée du corps a eu lieu ce jeudi 28 août 2025 à 16h, à la mosquée de la Cité Port des Hlm. L’enterrement est prévu au cimetière de Yoff, à 17h.
Figure respectée du journalisme sénégalais, Aly Kheury Ndaw était l’un des premiers journalistes à rejoindre Le Soleil. Au cours de sa longue carrière, il a occupé de nombreux postes de responsabilité, dont ceux de secrétaire général de la Rédaction, de directeur de la Rédaction, puis de rédacteur en chef, avant de prendre sa retraite en tant que conseiller spécial du seul PDG de l’histoire de la SSPP, M. Alioune Dramé.
Selon Abdoulaye Thiam, ancien chef de service politique du journal Le Soleil, le doyen Aly Khary Ndaw a marqué son époque. « Il fut le plus grand spécialiste des chroniques sur le cinéma en couvrant les événements de Cannes, en France », a-t-il témoigné, ajoutant que le défunt a également écrit un livre sur la diaspora sénégalaise aux États-Unis, ainsi qu’un ouvrage sur la création de Dakar.
Des hommages unanimes
Les témoignages d’anciens collaborateurs et de proches saluent la compétence et l’exemplarité d’Aly Kheury Ndaw. Pour M. Alioune Dramé, qui l’a côtoyé au sommet de l’entreprise : « Il m’a énormément aidé dans ma carrière, par ses conseils, son attention et son attitude de grand frère. C’était un journaliste très compétent, surtout dans le domaine du cinéma qu’il connaissait à fond ». Il ajoute que l’homme a été « un excellent rédacteur en chef et un mentor pour nous ».
Ass Mademba Ndiaye, pour sa part, considère que la disparition d’Aly Kheury Ndaw « referme une page glorieuse du journal Le Soleil ». Il le décrit comme « l’un des piliers » de l’institution, « non seulement par sa longévité, mais aussi par les responsabilités importantes qu’il y a exercées ».
Ass Mademba Ndiaye se souvient d’un homme loyal et d’un professionnel qui a dû travailler dans le contexte politique exigeant de l’époque. Une anecdote en témoigne : « En l’absence de Bara Diouf, il a dû s’expliquer devant Senghor. Le président (…) ne comprenait pas comment on pouvait mettre en Une un combat de lutte sur cinq colonnes, éclipsant la visite prévue le lendemain du roi des Belges, Baudouin ». D’origine lébou, Aly Kheury Ndaw était natif de Pinthie de Gouye Salane, au Plateau. Il a été unanimement décrit comme un homme exemplaire, un guide et un père pour toute sa famille et pour ses collègues.
Djibril DIAO
