Le quatrième colloque international sur «Religions, droits humains et paix» s’est ouvert hier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Le médiateur de la République a saisi l’occasion pour inviter les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) à inscrire la médiation au cœur de leur stratégie de gouvernance et à investir dans la formation de médiateurs qualifiés à promouvoir une culture du dialogue, du compromis et de l’état de droit.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar accueille, depuis hier, le quatrième colloque international sur «Religions, droits humains et paix». Universitaires et médiateurs de l’Union économique et monétaire ouest-africaines (Uemoa), corps diplomatiques ont assisté à l’événement qui a été une occasion pour le Temple du savoir de lancer officiellement le diplôme universitaire en Médiation, dialogue social et méthodes alternatives de règlement des conflits en Afrique. Une initiative née du partenariat entre l’Université Toulouse 1 Capitole et l’Institut communautaire africain de gestion et d’ingénierie (Icagi) Université Amadou Makhtar et l’Université Kocc Barma de Saint-Louis. Pour Demba Kandji, parrain de ce diplôme, ce Master est arrivé tardivement parce que l’Afrique en a toujours eu besoin. En effet, selon le médiateur de la République, «à l’heure où notre continent est confronté à des crises complexes, la formation qualifiante en médiation devient plus que jamais un impératif stratégique».
Au-delà de la paix sociale, a souligné M. Kandji, «la médiation est un levier de développement économique et de cohésion nationale» en ce sens où a-t-il argué, «elle réduit les coûts judiciaires, accélère la résolution des litiges, sécurise les investissements et renforce la confiance entre acteurs et public et privé, mais également crée des espaces de dialogue dans nos sociétés plurilingues et multiculturelles». C’est pourquoi, le médiateur de la République a fait un plaidoyer à l’endroit des pays membres de l’Uemoa. Demba Kandji les a invités «solennellement à inscrire la médiation au cœur de leur stratégie de gouvernance, à investir dans la formation de médiateurs qualifiés à promouvoir une culture du dialogue, du compromis et de l’état de droit». Le magistrat à la retraite a également exhorté les ministères du Sénégal, les institutions publiques du Sénégal à faciliter l’éligibilité aux bourses du programme à leurs agents. Pour Demba Kandji, la médiation s’impose plus que jamais comme un outil central de pacification sociale et de gouvernance inclusive. «Elle permet d’anticiper les conflits, de restaurer la confiance et de proposer des solutions équitables dans un esprit de dialogue et de respect mutuel», a insisté M. Kandji.
La présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh) du Sénégal a abondé dans le même sens. Amsatou Sow Sidibé a soutenu que «la médiation et le dialogue apparaissent non seulement comme des mécanismes de règlement des conflits, mais aussi comme des piliers de la gouvernance démocratique et de la cohésion sociale». Elle a rappelé que la Commission a une mission de prévention, de gestion et de résolution des conflits à travers des approches fondées sur le dialogue, le respect des droits fondamentaux et la médiation sociale.
Fatou SY