Le confiage s’inscrit dans une logique de protection, de partage et de solidarité au sein d’une communauté selon Abdou Sène, psycho-sociologue spécialisé en protection de l’enfance. Ce dernier souligne que cette pratique est très répandue au Sénégal. « Les enquêtes sur le terrain révèlent qu’il répond, pour la plupart des cas, à un besoin de socialisation, d’éducation et de protection de l’enfant », indique M. Sène. Mais il affirme que cela ne se passe pas souvent comme prévu. « Ces enfants sont souvent exposés à de la maltraitance physique et à une surcharge de travail », explique-t-il. Il informe également qu’il y a des risques sur la santé physique et même psychologique de l’enfant. « Il y a beaucoup de cas d’abus, de mauvais traitement et de défaut d’affection dont sont victimes ces enfants. Certains en arrivent même à développer des traumatismes appelés troubles post-traumatiques par rapport à des évènements qu’ils ont eu à vivre étant en situation de confiage », souligne-t-il.
Ibrahima Giroux, enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger, responsable de l’Unité de Santé Mentale de l’Ufr des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport, explique aussi que les effets peuvent être liés à un risque élevé de développer des problèmes psychologiques et moraux, une apparition de symptômes dépressifs ou anxieux, un retard cognitif entre autres. Ce dernier souligne que l’âge de l’enfant et le contexte de sa famille de départ jouent un rôle non négligeable dans la réussite ou l’échec de cette pratique sociale. Il prône pour une meilleure prise en compte de ces aspects pour protéger au mieux les enfants.
Par Arame NDIAYE
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