Niché dans le Ferlo, dans la commune d’Ouro Sidi (département de Kanel), Malandou est un hameau habité essentiellement par des peuhls éleveurs. Ces derniers sont confrontés à des problèmes liés au réseau téléphonique, à l’accès aux soins de santé, à l’électricité, entre autres.
MATAM – Pas besoin d’insister pour arracher un mot à Harouna Abou Ba, habitant de Malandou dans la commune de Ouro Sidy (département de Kanel). Résident dans cette localité du Ferlo et à une soixantaine de kilomètres de Matam, il rappelle, avec force : « Notre principal souci, c’est le réseau téléphonique ». Le voyageur qui veut se rendre dans cette localité doit faire un véritable parcours du combattant. Courage et patience doivent être de mise. Niché au milieu de nulle part, Malandou se trouve dans une zone très enclavée, et il est difficile de trouver un moyen de transport allant dans cette direction. En quittant Ourossogui, il faut emprunter la route nationale 3, et parcourir une trentaine de kilomètres jusqu’au village de Dendoudy (commune d’Ogo), avant de bifurquer à gauche, et arpenter une petite piste distante de 24 km. En réalité, le trajet est éprouvant, car le chemin est cahoteux. Le visiteur doit donc supporter interminablement les secousses avant d’arriver à destination. Après une quarantaine de minutes de route, Malandou nous tend les bras.
C’est un hameau composé essentiellement d’éleveurs. Leur mode de vie est rustique. Ils habitent, pour la plupart, dans des maisons traditionnelles construites en toit de paille. Selon Harouna Abou Ba, les populations sont confrontées à un problème de réseau téléphonique. Et, il est même difficile de passer un coup de fil. Difficile de se soigner Cette situation indispose ces éleveurs qui ne savent plus où se donner de la tête. « Nous sommes au beau milieu de la forêt, et nous ne pouvons pas communiquer avec nos proches », fulmine-t-il. En effet, le réseau téléphonique est presque inexistant, malgré le développement des Technologies de l’information et de la communication. D’ailleurs, son absence a carrément plombé les activités de ces villageois. Parfois, on est obligé de grimper sur un arbre pour espérer capter du réseau, laisse entendre cet habitant. Outre cette préoccupation, il se pose également un problème d’accès aux soins de santé, a affirmé Djiby Dia. En effet, Malandou ne dispose pas d’une structure sanitaire.
Pour se soigner, poursuit-il, c’est la croix et la bannière, parce qu’il faut parcourir des dizaines de kilomètres avant d’accéder à un poste de santé. « Nous évacuons nos malades à bord des charrettes, avec une route impraticable. C’est pourquoi certains malades perdent leur vie avant même d’atteindre le poste de santé », s’est désolé Djiby Dia. L’électricité est également une préoccupation à Malandou. En effet, les populations n’ont pas encore accès au courant. « Nous n’avons pas de courant. Et, cela nous préoccupe vraiment, car il n’est pas facile de vivre sans électricité », déplore le boutiquier Ousseynou Sow. Aussi, ajoute-t-il, « nous n’arrivons même pas à satisfaire certains besoins notamment à recharger nos portables ».
Selon lui, durant le mois de Ramadan, ils achètent une barre de glace à 250 F Cfa l’unité. Au-delà de l’absence de l’électricité, Malandou fait face à un déficit du liquide précieux. Certes, il dispose d’un château d’eau, mais il peine à assurer l’approvisionnement correct des populations. En effet, cette infrastructure hydraulique fonctionnant à base de gasoil est souvent en arrêt parce qu’il faut aller jusqu’à Ourossogui pour se ravitailler en carburant, souligne la Dame Aïssata Ly. Ces villageois ont également évoqué la question de l’enclavement, avec la mauvaise qualité de la route. C’est pourquoi ils lancent un appel aux nouvelles autorités, pour la mise en place d’une piste rurale, afin de faciliter la mobilité des personnes et des biens.
Falel PAM (MATAM-Correspondant)