Dans les localités visitées du département de Matam, presque pas de tentes pour abriter des sinistrées. Sauf à Belly Diaalo, localité située à moins de dix kilomètres de la capitale régionale, juste après l’agglomération de Nawel. Ici, les abris sont en paille, plantés çà et là. Ils montrent le dénuement de ces populations qui peinent à reconstruire leurs maisons. A quelques mètres du fleuve, Abou Sy rappelle que 11 bâtiments se sont effondrés, trois maisons complètement englouties par les eaux. Bénéficiant de l’aide en vivres s des autorités distribués en début février, les populations, avec 22 familles dans des abris précaires, réclament une aide pour faciliter la reconstruction. Femmes et enfants souffrent des violents vents qui soufflent dans la zone pendant que les hommes s’activent dans des cultures de contre-saison pour rattraper les pertes de cultures de l’hivernage. « Nous avons reçu des aides des autorités, des leaders politiques locaux, mais ce qu’il nous faut, c’est une aide à la reconstruction pour avoir des maisons en dur. Nous sommes preneurs de deux tonnes de ciment, de fer… ; de tout ce qui peut contribuer à bâtir de nouvelles maisons solides puisque les constructions en banco sont vulnérables », affirme Abou Sy, conforté par son frère Ismaëla qui a également abandonné le domicile familial. A Diamel, point de populations dehors, mais un souvenir vivace du passage des eaux. « Il y a eu beaucoup d’eau et dans notre maison, des chambres ont été inondées, notre grenier de riz détruit. Même les toilettes d’un bâtiment étaient devenues inutilisables. L’eau s’est déversée dans toute la maison », témoigne Mme Malado Sow. Pour Seydou Ndao, les « problèmes sont encore là avec le manque d’électricité dans un bâtiment du fait du dérèglement du système électrique depuis l’hivernage ». Le chef du village, Adama Diaw, souligne et illustre l’ampleur des dégâts par l’inondation de 107 maisons. « Même le poste de santé a été inondé tout comme nos champs de piment, d’oiselle (bissap), d’oignon, de patate, de gombo, de riz et de mil. Nous sommes dans des difficultés jusqu’à présent malgré l’aide de l’Etat, de la mairie ou des personnalités politiques », soutient M. Diaw. Il souhaite que son village puisse disposer d’une digue de protection mais aussi que la route du Dandé Mayo puisse être goudronnée. Rappelant la fermeture pendant quatre jours de cette route après la chute d’un camion de marchandises au pont de Diamel en début d’hivernage.
Par Ibrahima Khaliloullah NDIAYE (Photos : Ndèye Seyni SAMB)