Ces derniers jours, Diokoul Ndiourène est sorti de l’anonymat. Situé dans la commune de Rufisque ouest, ce quartier s’est illustré par l’amélioration de son cadre de vie propre et embelli. Ce qui lui a valu de remporter le deuxième prix du challenge « Setal sunu gox » qui récompense les quartiers les plus propres et les meilleures initiatives en la matière.
« La foi peut soulever des montagnes ». Les habitants du quartier Ndiourène, qui a remporté le deuxième prix du challenge « Setal sunu gox » qui récompense les quartiers les plus propres et les meilleures initiatives en la matière, viennent de mesurer tout le sens de cet aphorisme. Ce quartier qui se distingue aujourd’hui par la propreté et la beauté de ses ruelles, fut jadis sale et peu fréquentable du fait des eaux usées nauséabondes qui émanaient des fosses septiques. D’ailleurs, Ndiawar Guèye, un des initiateurs du programme, se souvient et indique que le quartier était dénommé « rue fosse ».
Face à cette situation, Ndiawar et son ami Omar Diop dit « Bilingky », un acteur de développement communautaire et président du mouvement Jappo Takkhawou Askan wi, résidant à Diokoul Ndiourène, initient le programme de développement communautaire local à la base en pensant à l’acte 4 de la décentralisation. Méthodiques, ils ont fait une étude de projet dans l’assainissement et le pavage. « Nous avons misé sur le long terme, c’est la raison pour laquelle nous avons choisi le bitumage au lieu du pavage du fait de sa résistance », fait savoir Oumar Diop.
Au regard de la faiblesse des ressources financières, 70 000 FCFA seulement comme fonds de départ, les initiateurs ont tenu quand même à mettre en œuvre leur programme. La primauté est accordée à l’assainissement. « Nous avons commencé par l’assainissement. Il fallait remplacer les tuyaux de canalisation étroits par d’autres de diamètre plus important. Certaines maisons n’avaient pas le branchement Enda », justifie Oumar Diop. En tout, il estime qu’une section de 150 mètres linéaires a été assainie sans en avoir payé la main-d’oeuvre.
Au-delà de l’assainissement et du bitumage de la rue, l’embellissement n’est pas en reste. En effet, tous les murs des habitations ont été refaits et nivelés pour offrir un décor plus harmonieux. Pour le reboisement, plus d’un million était destiné à l’achat de plants. Dans le but d’accroître l’espace reboisé, Oumar Diop a installé une pépinière chez lui grâce aux boutures effectuées sur les plants. Les populations de Diokoul Ndiourène avaient également pris les devants dans le cadre de l’éclairage public avant que la mairie, à travers son programme dans ce domaine, ne reprenne ce domaine de compétence transféré.
Près de 3 ans après, plus de 9 350 000 FCFA ont été dépensés, dont une subvention de la ville de Rufisque à hauteur d’un milliard de FCFA à travers le Programme d’appui et de suivi des initiatives communautaires (Pasic). « Il nous reste la finition et la peinture. Nous avons aussi deux rues qui font partie du programme. Nous attendons la disponibilité des moyens », livre Oumar Diop pour les perspectives. Les retours sont favorables.
Mohamed Seydi Sy, boutiquier, affirme que la plupart des visiteurs, éblouis par la beauté et la propreté du quartier, prennent des photos des lieux. Pour ainsi dire, « ce qui plait aux yeux réjouit le coeur ». Il souhaite que de telles initiatives fassent tache d’huile dans toutes les rues de tous les quartiers.
Mohamed DIENE
