Le guide religieux Cheikh Diagne, alias Moussa Diagne, connaîtra le verdict de son procès le 18 juin prochain. Il est poursuivi pour discours contraire aux bonnes mœurs, incitation à la discrimination religieuse, appel à l’insurrection et injures via un système informatique, à travers des vidéos diffusées en ligne datant de 2020.
À l’audience, le représentant du parquet a requis une peine de 2 ans de prison, dont 6 mois ferme, assortie d’une amende de 200 000 Fcfa.
Selon l’accusation, les vidéos projetées à la barre contiennent des propos jugés blasphématoires à l’encontre de l’islam et du Prophète Mouhamed (Psl). Cheikh Diagne a reconnu en être l’auteur, tout en affirmant que ses propos avaient été sortis de leur contexte. Il a présenté ses excuses, assurant que son intention n’a jamais été de choquer.
Les avocats de la défense ont dénoncé une « manipulation ciblée » orchestrée par des personnes « qui s’érigent en gendarmes de la foi », selon leurs termes. Ils ont souligné l’absence de partie civile à la barre et invité le tribunal à prendre de la hauteur, en évitant d’être le bras judiciaire d’une croisade idéologique. Ils ont plaidé pour un verdict d’apaisement, rappelant que leur client avait fait amende honorable et n’avait jamais incité à la haine de manière délibérée.
Né en 1966 et marié à six épouses, Cheikh Diagne est soutenu par de nombreux talibés, qui ont assisté en masse à l’audience. Le verdict est très attendu dans un contexte religieux et social particulièrement sensible.
Hadja Diaw GAYE