Le lancement de l’Africa youth employment clock (Ayec) ou Horloge de l’emploi des jeunes en Afrique pour le Sénégal s’est tenu, lundi, à Dakar. Portée par World Data Lab, en partenariat avec la Fondation Mastercard, cette initiative vise à fournir des statistiques précises et dynamiques sur les données de l’emploi des jeunes en Afrique pour orienter les politiques publiques.
Après le Kenya, le Ghana, le Rwanda, l’Éthiopie, l’Ouganda et le Nigeria, le Sénégal a accueilli, lundi, le lancement officiel de l’Africa Youth Employment Clock (Ayec) ou Horloge de l’emploi des jeunes en Afrique. Conçue par World Data Lab, avec le soutien de la Fondation Mastercard, cette plateforme permet de suivre en temps réel les tendances de l’emploi des jeunes sur le continent. Présentant en détail les projections sur l’emploi en Afrique sur la base des données de l’Ayec, Mamadou Mbodj, Senior data scientist à World Data Lab, a mis en lumière les ambitions de cet outil. Selon lui, il agrège les données des 54 pays africains et permet d’analyser la situation, selon le sexe, l’âge, le niveau d’éducation ou encore le secteur d’activité. Se penchant sur le cas du Sénégal, le chercheur a fait savoir que sur une population de 7,2 millions de jeunes, «45% sont en emploi, 19 % des étudiants et 36% ne sont ni aux études ni en emploi.
Il a insisté sur la précarité des emplois : «91 % des jeunes sont dans des emplois informels, 54 % en auto-emploi et 46 % des salariés», a-t-il détaillé. M. Mbodj a également indiqué que l’agriculture et les services restent les secteurs dominants, tandis que l’industrie peine à absorber la jeunesse active. «Grâce au clock (horloge), nous pouvons suivre l’emploi, la formation et la situation des jeunes dans toutes les régions d’Afrique jusqu’en 2040», a-t-il expliqué.
Dans son allocution, Rica Rwigamba, directrice pays de la Fondation Mastercard, a salué un tournant décisif pour les politiques de l’emploi en Afrique. «L’horloge de l’emploi des jeunes n’est pas un simple outil statistique. Elle éclaire les réalités, révèle les inégalités régionales et guide l’action», a-t-elle déclaré. Ahmadou Abdoul Guèye, représentant le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, a fait part de la volonté du Sénégal de «collaborer étroitement avec le World Data Lab et la Fondation Mastercard, afin d’intégrer et d’actualiser nos données nationales dans l’horloge africaine et d’en faire un instrument de suivi de nos engagements nationaux et continentaux». «L’horloge africaine de l’emploi des jeunes n’est pas une simple innovation technologique. C’est une boussole pour l’avenir, un moteur de changement et surtout un pont entre la donnée et la décision», a-t-il indiqué.
Souleymane WANE

