La Tamxarite est un moment de partage autour du traditionnel couscous. Mais la composition de ce plat n’est pas sans risques. Dans cet entretien, Dr Fatoumata Niang, docteur en physiologie et experte en métabolisme énergétique et nutrition, notamment dans la physiopathologie de l’obésité et du diabète de type 2, revient sur les dangers et livre quelques recommandations.
Quels sont les bienfaits du mil ?
Le mil est une céréale traditionnelle dont les grains entiers sont riches en glucides complexes, protéines, fibres et micronutriments. Complet ou semi-complet, il présente un indice glycémique faible à modéré (50 à 65), adapté au régime des diabétiques ; la préparation (nature ou fermenté) et la cuisson (à vapeur ou bouillie) vont influencer cet indice glycémique qui reflète la capacité à élever la glycémie (taux de sucre dans le sang) par à rapport au sucre blanc (indice à 100). Il faut également remarquer que la composition d’un repas à base de mil va améliorer ou détériorer les qualités nutritionnelles de cette céréale.
Est-ce que le fait de le mélanger avec d’autres ingrédients comporte des risques sanitaires?
Lors de la fête d’Achoura, la spécialité culinaire sénégalaise est le « cere Tamxarite », couscous de mil et mijoté de viande à la sauce tomate ; malheureusement tout type d’aliment transformé ou gras est désormais ajouté à cette recette classique : fromage, merguez, hot-dog, saucisson, beurre… Ce plat devient indigeste et hypercalorique, responsable de troubles digestifs modérés à aigus et d’hyperglycémie.
Que conseillez-vous alors face à ces risques sanitaires ?
Les recommandations nutritionnelles sont les suivantes : dans la sauce tomate, réduire les huiles végétales (tournesol, arachide) et le sel, éviter les bouillons ou mélanges aromatiques à la composition douteuse et privilégier les légumes et la viande maigre ; dans le couscous, ajouter modérément les légumineuses (riche en protéines) tels que les haricots blancs ainsi que des raisins (riches en fructose, analogue du glucose).
Propos recueillis par Arame NDIAYE