L’écart entre les engagements internationaux du Sénégal et les lois nationales affaiblit la crédibilité de l’État et compromet la réalisation des droits fondamentaux des femmes et des filles. C’est pourquoi, les organisations féministes à travers le pays invitent le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, au-delà de son discours tenu lundi, aux Nations Unis, à concrétiser les engagements pris au niveau international.
Le Sénégal a ratifié le Protocole de Maputo sans réserve, ce qui implique une obligation juridique de mise en conformité de sa législation interne avec les dispositions de ce texte. Or, soulignent les organisations féministes sénégalaises, cette harmonisation reste largement inachevée.
Sur ce, elles relèvent que l’écart entre les engagements internationaux du Sénégal et les lois nationales affaiblit la crédibilité de l’État et compromet la réalisation des droits fondamentaux des femmes et des filles.
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« Nous appelons à une réforme juridique ambitieuse, fondée sur l’égalité réelle, la justice sociale et la reconnaissance pleine du rôle des femmes dans la société. Il est temps de passer de la ratification à l’application, du discours à l’action », ont-elles plaidé.
Cela implique, selon les féministes, la révision des textes discriminatoires à l’égard des femmes et des filles, notamment dans le Code de la famille, le Code pénal, le Code général des impôts, entre autres.
Les féministes estiment aussi, que la reconnaissance du féminicide dans la législation pénale et l’harmonisation des lois nationales avec les conventions et traités internationaux ratifiés par le Sénégal, doivent être une réalité au Sénégal.
Garantir aux femmes l’accès à des postes de haute responsabilité
« Une parité effective dans toutes les instances de décision : il s’agit de garantir aux femmes l’accès à des postes de haute responsabilité, tant dans la sphère politique que dans l’administration, la justice et le secteur privé », expliquent-elles.
Pour ces défenseures des droits des femmes, il doit y avoir « zéro tolérance pour les violences sexistes et sexuelles ».
« Le plaidoyer pour l’égalité doit s’accompagner d’une lutte rigoureuse contre les violences faites aux femmes. Cela implique l’effectivité des lois protectrices, la formation des forces de l’ordre, et la multiplication des structures d’accueil et de prise en charge holistique », lit-on dans leur communiqué.
En cohérence avec les principes énoncés par le chef de l’État, elles interpellent ainsi, le gouvernement et le Parlement à traduire cette vision en actes concrets.
« Les droits des femmes et des filles méritent plus que des mots : ils exigent des réformes courageuses et une volonté politique inébranlable », ont-elles soutenu.
Mariama DIEME