Depuis dimanche, Touba continue de déplorer des pertes humaines dues à l’effondrement de l’immeuble R+3 situé à Darou Khoudoss. Le nombre de personnes concernées est passé de 14, au moment où les pompiers faisaient leur premier bilan, à 18, comprenant 11 morts et 7 blessés. Les autorités administratives soulignent le non-respect des règles de construction et interpellent la justice.
Onze personnes ont perdu la vie et sept autres ont été blessées, selon le dernier bilan provisoire de l’effondrement du bâtiment R+3 à Touba Darou Khoudoss. Depuis hier, aux alentours de 16 heures, les équipes de secours poursuivent leurs recherches, sous la supervision des autorités administratives locales.
La mobilisation des gros équipements de la municipalité de Touba, de l’organisation Touba Ca Kanam et d’une société chinoise, ainsi que des sept véhicules et machines d’intervention, parmi lesquels figure un véhicule de secours et de déblaiement des pompiers, illustre la gravité de la situation. Les secouristes de la compagnie de Touba ont dû faire appel à l’assistance des unités spécialisées de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers basée à Dakar. Ainsi, sur les 35 personnes mobilisées, une équipe de professionnels en sauvetage et en déblaiement de la BNSP est intervenue.
Alertés à 15 h 23, les secours de la compagnie de Touba étaient sur les lieux 18 minutes plus tard. Les premières recherches ont permis de recenser 14 victimes, dont 7 corps sans vie et 7 blessés, selon Mame Diène Ndiaye, commandant du Groupement d’incendie et de secours numéro 2, qui couvre les régions de Diourbel et Thiès. Les victimes sont des plombiers, maçons et électriciens en service sur le chantier appartenant à l’homme d’affaires Mbaye Sarr. Le nombre exact d’ouvriers présents sur le site au moment de l’effondrement n’est toujours pas connu.
Cependant, le chef des pompiers a précisé qu’il s’agissait d’un bilan provisoire, car les fouilles se poursuivaient encore à 2 heures du matin. Selon lui, la recherche des personnes disparues continuait afin de s’assurer que toutes les victimes avaient été récupérées sous les décombres.
La poursuite des recherches a conduit à la découverte de quatre corps supplémentaires, portant le total à 18 victimes, dont 11 décédées. S’adressant à la presse, le préfet de Mbacké a exprimé sa profonde tristesse. « C’est donc avec le cœur lourd et beaucoup de peine que je m’exprime aujourd’hui devant la presse pour annoncer ce bilan », a-t-il déclaré, pointant du doigt le non-respect des normes de construction. « C’est un bâtiment en construction qui s’est effondré. Cela montre clairement que les normes de construction n’ont pas été respectées. Cela interpelle tous les Sénégalais quant à l’importance du respect des règles dans la construction de nos bâtiments », a-t-il ajouté.
Dans ce cadre, Khadim Hann a évoqué les efforts du président de la République et du Premier ministre en matière de réglementation dans le secteur de la construction. « Nous avons recensé ces derniers temps de nombreux décès dus à l’effondrement de bâtiments. Nous devons donc redoubler d’efforts pour garantir la sécurité dans la construction de nos édifices publics et privés », a-t-il rappelé.
Il a aussi annoncé que les responsabilités seront situées : « Pour le reste, c’est à la justice de se saisir du dossier pour faire le nécessaire », a-t-il affirmé. Il a également rappelé l’existence de la commission de protection civile qu’il dirige. Selon lui, cette commission a effectué plusieurs visites de terrain sur des bâtiments signalés comme dangereux ou menaçant ruine. Il a indiqué que leur dernière inspection remontait à 15 jours. À cette occasion, un bâtiment situé près de la mosquée, jugé à risque, avait été identifié. « À l’issue de la visite, la commission de protection civile a recommandé la démolition de l’édifice. Ce qui a été fait », a-t-il conclu.
Birane Diop (correspondant)