Parmi les survivants de l’effondrement d’un bâtiment en construction à Touba Darou Khoudoss, figure Idrissa Manko. Maçon de profession, il a miraculeusement échappé à la mort en sautant du troisième étage. S’il s’en est sorti avec des blessures légères, il reste profondément marqué par la perte de son patron et d’un de ses collègues.
Originaire de Dakar, Idrissa Manko s’était rendu à Touba avec son employeur et deux camarades pour travailler sur ce chantier appartenant à l’homme d’affaires Mbaye Sarr. Il faisait partie de l’équipe active sur le site le jour du drame.
« Dès que j’ai réalisé qu’une partie de l’immeuble s’effondrait, j’ai sauté du troisième étage pour sauver ma vie », raconte-t-il. Une brique l’a blessé à la jambe, mais il a pu s’échapper des décombres. Malgré cette chance inouïe, il reste profondément marqué à l’évocation de ses compagnons disparus : son patron, L. Ndiaye, et un autre ouvrier maçon, restés coincés sous les gravats.
« Après ma chute, j’ai essayé de joindre mon patron, mais son téléphone sonnait dans le vide », confie-t-il, la voix trahie par l’émotion. L’effondrement s’est produit précisément dans la zone où se trouvait ce dernier.
Concernant le nombre d’ouvriers présents sur le chantier, Idrissa reste évasif : « Personne ne peut donner un chiffre exact. Nous étions venus de plusieurs localités pour travailler ici. »
Un drame humain de plus qui soulève, à nouveau, la question de la sécurité sur les chantiers de construction.
Birane Diop (correspondant)