Kédougou a abrité ce lundi un comité régional de développement (Crd) consacré aux consultations nationales pour l’élaboration d’une politique nationale de l’emploi. Les acteurs ont invité les autorités étatiques à tenir compte des spécificités et dynamiques du marché du travail au niveau de Kédougou dans le cadre de l’élaboration de la politique nationale et à appuyer les entreprises locales, le contenu local, les secteurs de l’agriculture, du tourisme…
KEDOUGOU-Lors de ces concertations régionales, de nombreux intervenants ont invité à soutenir les entreprises locales, le contenu local ainsi que le secteur agricole (exploiter le potentiel agricole de la région) et les initiatives relatives à l’auto-emploi, au regard notamment du taux de chômage élevé particulièrement chez les jeunes dans la région. Le secrétaire général du ministère du travail de l’emploi et des relations avec les institutions, Abass Fall qui a effectué le déplacement au nom de son ministre de tutelle a fait comprendre au sortir de la rencontre qu’ils ont assisté à un Crd spécial portant sur le recueil des attentes et des préoccupations des acteurs de la région de Kédougou dans le cadre de l’élaboration de la politique nationale de l’emploi.
« Au cours de cette rencontre, nous avons pu noter avec beaucoup de satisfaction la contribution de qualité des acteurs territoriaux qui ont exprimé leurs préoccupations, de tenir compte des spécificités et des dynamiques du marché du travail au niveau des Kédougou. Tout cela constitue des éléments de réflexion qui vont nous aider à mieux formuler l’élaboration de la politique nationale de l’emploi dont la démarche repose sur une approche territorialisée, une approche inclusive, une approche participative » a-t-il exprimé. Il a confié qu’il est vrai que les ressources minières constituent un créneau porteur, mais que nous ne devons pas perdre de vue que cette région dispose d’autres créneaux porteurs que constituent l’agriculture, l’élevage le tourisme, l’artisanat. « Et il est apparu nécessaire qu’en renforçant le désenclavement, en mettant en synergie tous ces éléments pour exploiter et optimiser ce potentiel économique nous pouvons contribuer sensiblement à la création d’emplois » a-t-il appuyé. Soulignant ainsi que tout ce potentiel doit être mis à contribution pour promouvoir l’emploi local, bâtir des synergies, renforcer l’offre et la qualité de la formation professionnelle pour répondre aux dynamiques locales du marché du travail.« Autant d’éléments que nous avons notés avec beaucoup de satisfaction et pour lesquels nous tiendrons compte dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle politique de nationale de l’emploi » a-t-il assuré.
Un taux d’emplois de 48,40 % en 2024
L’adjoint au gouverneur de Kédougou chargé du développement Mouhamadoul Moustapha Gaye a indiqué que la politique nationale de l’emploi est document de planification stratégique donc de l’état du Sénégal pour aller dans le sens de combler le gap noté dans le dans le secteur de l’emploi. « Donc l’idée de ces concertations régionales, c’est de venir à la source recueillir les avis de l’ensemble des parties prenantes pour avoir un document stratégique inclusif, participatif et qui répond aux réalités de toutes les zones. Toutes les parties prenantes de la République du Sénégal sont engagés dans ce processus de développement, et qui dit développement dit emploi, qui dit emploi dit employabilité » à partagé Mouhamadoul Moustapha Gaye. Il est ainsi d’avis que cet atelier est venu clairement à son heure, saluant la démarche qui a été adoptée par le ministère du travail, de l’emploi et des relations avec les institutions qui est chargé de conduire cette politique nouvelle.
Revenant sur la situation de l’emploi dans la région de Kédougou, à travers notamment un diagnostic et des recommandations, l’inspecteur du travail et de la sécurité sociale au niveau de la région, Moctar Dioum. a révélé que le taux de pauvreté à Kédougou se chiffrait à 65,70% en 2022. « Le taux d’emplois en 2024 est de 48,40 % et la part des travailleurs indépendants dans ce lot est de 80,80%, la part des salariés 14,10% » d’après l’inspecteur Moctar Dioum.
Amadou DIOP (Correspondant)