Pour faire face à l’émigration irrégulière, l’Etat du Sénégal doit mettre les jeunes dans de meilleures conditions au niveau national. C’est ce qu’a préconisé Mbaye Thioune, acteur touristique et Directeur général de GVTC, une entreprise qui s’active dans la promotion de la Destination Sénégal.
Beaucoup de jeunes au Sénégal et dans la sous-région continuent de rejoindre l’Europe par le biais de l’émigration irrégulière. Le fléau gangrène les sociétés. Car la plupart des aventuriers périssent au cours de leur voyage. Le 2 juillet dernier, la Police sénégalaise a annoncé que neuf personnes ont été interpellées à la plage de Malibu, à Dakar.
« En général, les jeunes tentent l’émigration irrégulière tout en ignorant ce qui se passe de l’autre côté. Ils méprisent les réalités de l’émigration », explique Mbaye Thioune, acteur touristique et Directeur général de l’entreprise GVTC.
Dans un entretien avec Le Soleil Digital, M. Thioune en tant qu’éducateur spécialisé, estime qu’il urge pour l’Etat de prendre des mesures idoines afin d’arrêter le phénomène. « Tout pays qui veut se développer doit miser sur l’éducation et la formation. Parce qu’au Sénégal, il existe encore des challenges dans ces secteurs. L’Etat doit mettre les jeunes dans de meilleures conditions », poursuit-il.
En réalité, M. Thioune souligne que beaucoup de jeunes ont pris les pirogues pour rejoindre l’Europe. Or, ils sont sans formation.
« Une fois arrivés dans un pays comme l’Espagne, on les oblige à faire une formation de courte durée pour qu’ils puissent travailler. Ils vont bénéficier de certains privilèges. Dans les centres d’accueil, pour les mineurs, ils auront la possibilité de poursuivre leurs études et de se former », fait-il savoir.
Créer des offices de tourisme dans les 8 pôles territoriaux
Au-delà de l’émigration irrégulière, cet acteur touristique relève aussi qu’au Sénégal, le tourisme souffre de beaucoup de manquements. C’est pourquoi, ils ont mis en place cette structure afin de faire la promotion du tourisme au Sénégal.
« Parmi ces manquements, on peut citer le défaut d’infrastructures d’accueil et d’orientation des touristes. À Dakar, il y a aucun office qui offre ces services, de renseignements. Il y a aussi le défi de formation ses guides touristiques. On les voit certes sur le terrain et je ne pense pas qu’ils soient tous formés », rapporte-t-il.
C’est pourquoi selon M. Thioune, leur équipe compte créer ces offices à travers les 8 pôles de développement territorial pour prendre en charge ces questions et créer des emplois pour les jeunes.
Mariama DIEME