Le nommé A. Gningue a été condamné par le tribunal des flagrants délits de Dakar, vendredi 12 septembre 2025, pour avoir bénéficié d’un prêt bancaire avec une fausse caution de son épouse.
Mme Gningue a été surprise lorsqu’un agent du Crédit mutuel du Sénégal (Cms) l’a appelée pour lui réclamer le remboursement du prêt de son époux dont elle s’était portée garante. À l’annonce de la somme de 3 millions de FCfa, le sol a failli se dérober sous ses pieds car elle n’avait emprunté le plus petit centime. En réalité, c’est son époux A. Gningue qui a fait le prêt à son insu en usant d’une fausse caution. C’était lors de la Tabaski et il avait même commencé à rembourser. Compte tenu du non- respect des échéances, l’institution financière a appelé Mme Gningue.
Le Cms a fini par porter plainte pour escroquerie et faux et usage de faux dans un document de banque. Face aux juges des flagrants délits de Dakar, A. Gningue a plaidé non coupable et s’est déchargé sur le chef d’agence d’alors. « Je n’ai jamais fait de prêt. C’est O. Diouf qui m’a fait endosser un prêt de 3 millions de FCfa. À la veille de la Tabaski, il m’a dit qu’il avait besoin d’argent. Étant son ami, il m’a proposé un prêt qu’il devait rembourser lui-même. Comme nous sommes amis, j’ai accepté », a confié le prévenu.
Selon ses explications, il a reçu 2,6 millions de FCfa et a remis l’argent au sieur Diouf qui lui a remboursé les 400.000 FCfa qu’il lui devait. Il ajoute que le chef d’agence qui a disparu est un habitué des faits et a fait plusieurs victimes. Sur la caution de son épouse, A. Gningue a laissé entendre que le banquier fréquentait son appartement et disposait des clés. Il a certainement pris les pièces de son épouse à leur insu.
Seulement, lorsque la dame a été entendue comme témoin, elle a déclaré n’avoir jamais vu O. Diouf chez eux. « Je précise que mon épouse était chez ses parents du fait de sa grossesse. Lorsqu’elle est là, elle ne passe pas la journée à la maison », réplique-t-il pour essayer de justifier le fait que Diouf et sa femme ne se soient jamais rencontrés.
Conforté par le témoignage de la dame, Me Abdou Aboul Daff reste persuadé que le prévenu a reçu l’argent à la suite de manœuvres et avec la complicité de O. Diouf. Il a réclamé la somme reliquataire de 1,160 million de FCFA. « Vous avez assez d’éléments pour le condamner », a déclaré la représentante du parquet qui a requis six mois ferme. Me Abdoulaye Tall a plaidé la relaxe de son client arguant qu’il s’agit d’une affaire purement civile. Après délibéré, le tribunal a condamné A. Gningue à deux ans assortis du sursis pour complicité de faux et escroquerie. Il doit rembourser le montant réclamé.
Fatou SY