Le Sénégal a franchi un tournant décisif dans sa politique spatiale. Un mémorandum d’entente a été signé en début juin entre l’État‑major général des Armées et l’Agence sénégalaise d’études spatiales (Ases), jetant les bases d’un partenariat stratégique dans le domaine spatial. Ce projet ambitieux prévoit le déploiement, d’ici 2028, d’une constellation de 5 à 8 nanosatellites d’observation de la Terre, conçus pour renforcer la sécurité nationale, la surveillance du territoire et soutenir le développement technologique.
Le Général de corps d’armée Mbaye Cissé, Chef d’État‑major général des Armées, a salué ce partenariat comme « un pas décisif pour le futur », tandis que Maram Kaïré, Directeur général de l’ASES, a souligné la volonté de faire de l’espace « un levier transversal » appliqué tant à la sécurité qu’à l’agriculture, la gestion de l’eau ou la prévention des catastrophes.
Ce projet bénéficie de l’appui technique de Prométhée Earth Intelligence, acteur français spécialiste de l’imagerie satellitaire. Ensemble, ils visent à développer les compétences locales — fabrication, assemblage et traitement des données — dans un cadre de transfert de savoir-faire et de durabilité industrielle.
S’inscrivant dans une stratégie nationale sur cinq ans, l’accord entend renforcer la souveraineté technologique du Sénégal et positionner le pays comme acteur clé du New Space en Afrique de l’Ouest. Le programme vise également à stimuler l’écosystème spatial local — startups, centres de formation, services numériques — tout en s’intégrant dans la dynamique de l’Agence spatiale africaine (AfSA) lancée en avril 2025 au Caire.
Ce partenariat innovant entre le Sénégal, la France et un acteur privé européen marque une nouvelle ère : celle d’un Sénégal maître de son destin spatial, riche de compétences locales, d’ambitions panafricaines et tourné vers un espace plus autonome, durable et porteur de développement pour ses populations.