Certains lutteurs ont marqué l’histoire par leurs exploits sportifs, avant de se reconvertir après leur retraite. La rubrique « Que sont-ils devenus ? »raconte leur vie d’après-carrière. Aujourd’hui : Farba Ndiaye dit Boy Farba.
Ancien pensionnaire de l’écurie Pikine Mbollo, Boy Farba n’a jamais été une grande star de l’arène, mais sa bravoure et son courage lui ont valu le respect de tous. Originaire de Yeumbeul, il a fait ses débuts en lutte avec frappe en 2006. Il s’est imposé contre Tabane, avant de poursuivre sa lancée victorieuse face à Birahim Ndiaye et Mbekh, ce dernier battu par Ko à Ngaaye. Sous la houlette de l’entraîneur Baba Diallo, il a connu ses premiers succès, mais aussi ses premiers revers. Il a connu sa première défaite face à Bécaye Tine de Keur Massar. Plus tard, il s’est incliné encore devant Si Belle. Au moment de raccrocher le nguimb en 2016, son palmarès affichait neuf combats disputés : sept victoires et deux défaites. Il s’agit d’un parcours honorable pour un athlète qui n’a jamais cessé de se battre avec hargne et discipline. Parmi ses souvenirs les plus marquants, Boy Farba cite la finale perdue face à Boy Niang 2 lors d’un tournoi de lutte sans frappe organisé par la promotrice Ndèye Ndiaye « Tyson », au stade Iba Mar Diop. « J’avais battu Zarco en demi-finale avant de retrouver Boy Niang 2 en finale. Ce fut un combat d’un haut niveau technique, une véritable démonstration », se remémore-t-il, un brin de nostalgie dans la voix. L’année 2016 marque aussi un tournant décisif dans sa vie. Le lutteur s’envole pour l’Italie. Son premier point de chute est Milan, avant de s’installer définitivement à Ravenne. Mais Boy Farba n’arrive pas en terre étrangère les mains vides. En effet, dès l’âge de 16 ans, il s’était déjà formé à la mécanique générale chez Pape Sall à Difoncé, à Dakar.
Une formation qui lui a ouvert des portes. S’il a, dans un premier temps, travaillé dans la sécurité privée, il a fini par retrouver son domaine de prédilection : la mécanique. Aujourd’hui, Boy Farba est employé chez Iveco, une entreprise réputée, où il exerce en tant que mécanicien. « Je travaille là-bas avec beaucoup de sérieux. Mon patron et mes collègues apprécient la qualité de mon travail et le respect que je mets dans tout ce que je fais », raconte-t-il avec fierté. Fort de plusieurs années d’expérience en Italie, Boy Farba nourrit désormais un rêve plus grand : créer au Sénégal une entreprise de mécanique industrielle semblable à celle qui l’emploie, afin de participer au développement économique du pays et de générer des emplois pour la jeunesse. Conscient des enjeux, il s’est entouré de conseillers avec lesquels il a ficelé un projet structuré. Ce plan, il l’a déjà soumis aux autorités compétentes. « J’ai récemment rencontré Ababacar Fall, directeur général des Transports routiers, qui s’est montré disposé à nous accompagner dans cette ambition », confie-t-il.
Par Abdoulaye DEMBÉLÉ