Un climat social apaisé au sein de leur entreprise, c’est ce que cherche la section Soleil du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics). C’est pourquoi, elle a organisé mardi, un panel sur les « pièges » du Pacte social pour célébrer la fête du Travail.
Pour garder le climat social apaisé, au sein du Soleil, il urge pour les dirigeants selon le député Aliou Sène, le président de la Commission Culture et Communication à l’Assemblée nationale, d’être « très ouverts » aux interpellations du personnel. « Parce qu’à chaque fois qu’il y a des conflits au niveau des structures, que cela soit celles étatiques, ou même privées, il y a toujours des intérêts. Souvent, certains pensent que leurs intérêts sont menacés », a-t-il relevé.
Prenant part au panel à l’occasion de la célébration de la fête du travail de la section Soleil du Synpics, le parlementaire estime qu’il est aussi normal, que lorsque les travailleurs sentent que leurs intérêts sont menacés, de les défendre. « Mais, tout cela doit être soutenu par un dialogue sain. Ce n’est pas nécessaire que chacun tire la couverture sur soi. Mais, c’est aussi de pouvoir lâcher prise et lâcher du lest », a poursuivi M. Sène.
Au-delà du « Soleil », le député trouve qu’il y a beaucoup de défis à relever dans les entreprises de presse au Sénégal. « Tout dernièrement, nous avons, au niveau de l’Assemblée nationale, avec des partenaires, réfléchi sur l’état d’avancement de la presse. Parce que ça va très vite. Aujourd’hui, les gens parlent du numérique, de l’intelligence artificielle. Donc, si on n’est pas en phase avec cette nouvelle donne, vous serez dépassés. Il faudra se réadapter par rapport à cette nouvelle situation-là pour jouer aussi le premier rôle », a-t-il préconisé.
Aller vers l’installation d’un comité social et de dialogue du Soleil
Pour sa part, le Directeur général du « Soleil », Lamine Niang a relevé qu’il compte aller vers la création d’un Comité social et de dialogue pour mieux fluidifier les relations entre les administrateurs et les travailleurs. Une proposition qui vient du Président du Haut Conseil du Dialogue social, Mamadou Lamine Dianté.
« Nous sommes en train de remonter la pente, de sortir la tête de l’eau. Ce n’est pas encore assez. Il y a encore du travail. On a encore du chemin à faire. Mais c’est possible. Mais tout cela, ça ne peut pas se réaliser s’il n’y a pas de stabilité, s’il n’y a pas un climat social apprécié. C’est ça la base. Encore une fois, s’il n’y a pas un cadre adéquat, s’il n’y a pas un environnement sain et sécuritaire où on se respecte », a fait savoir le Dg du Soleil.
Toutefois, M. Niang trouve qu’il faut de l’empathie, de la bienveillance et du respect entre les travailleurs et les administrateurs.
Décentraliser la négociation des pactes sociaux
Certes, les syndicats semblent avoir le monopole de la grève dans les entreprises. Cependant, précise l’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, Babacar Diakhaté, la liberté de la grève, selon la Convention 97 de l’Organisation internationale du travail (OIT), concernant la liberté syndicale et le droit de syndicalisation, dit que la grève « n’est qu’une revendication professionnelle en vue de satisfaire les conditions de travail ». C’est un arrêt concerté et collectif de la part des travailleurs.« Les signatures des syndicats n’ont pas juridiquement une force obligatoire pour les travailleurs. Mais il est important que les syndicats soient renforcés dans le but de la modernisation des rapports de travail dans ce pays », a-t-il dit.
Sur ce l’Inspecteur Diakhaté préconise la décentralisation la négociation des pactes sociaux au sein des secteurs d’activité pour plus d’efficacité.« La recherche de cet équilibre économique et social souhaité enferme les parties qui ne peuvent pas se dissocier. Quand on ne peut pas se séparer, on oublie d’être ensemble. Par conséquent, on ne doit pas avoir l’entreprise comme un ennemi, un adversaire », a renchéri pour sa part l’ancien Inspecteur régional du Travail et de la Sécurité sociale de Dakar, Ten Gaye.
Mariama DIEME