Le 8 mars, on célèbre les femmes. C’est-à-dire qu’on leur accorde, une fois l’an, une journée pour rappeler qu’elles existent, qu’elles bossent, qu’elles subissent, qu’elles revendiquent. On fait des discours, on promet l’égalité, on leur offre parfois une rose sur un coin de bureau. C’est charmant, un peu comme si on fêtait les cerises une fois par an en oubliant l’arbre qui les porte toute l’année.
Car enfin, le reste du temps, elles font quoi, les femmes ? Elles gagnent en moyenne moins que les hommes, elles s’occupent des gosses, elles cuisinent, elles gèrent le quotidien, et, quand elles ont un moment, elles s’aperçoivent qu’on leur explique encore comment fonctionne le monde. Et on voudrait qu’elles se réjouissent d’un jour en leur honneur ? Un jour ? Pourquoi pas une semaine, un mois, une année ? Non, mieux : une vie entière, où elles seraient enfin considérées comme des individus à part entière, sans avoir à réclamer ce qui devrait aller de soi. Parce qu’une rose une fois par an, c’est bien joli, mais l’égalité, c’est tous les jours qu’elle devrait fleurir. sidy.diop@lesoleil.sn