Vous est-il arrivé d’aller à la prière du vendredi et de tomber sur une cérémonie de conversion d’un néo-musulman (entendez par là une personne issue d’une autre religion qui veut embrasser l’Islam) ? Certainement. Pas de « lakh » ni de riz à la viande bien mitonné au menu, mais c’est tout un cérémonial.
L’imam fait l’annonce en grande pompe pour inviter les fidèles à assister au « baptême » du nouveau fidèle. Puis, il lui demande de prononcer la profession de foi islamique, la « chahada », qui est la première des cinq piliers de l’Islam, avec la prière, la zakat, le jeûne et le hajj. C’est l’attestation qu’il n’y a d’autre Dieu hormis Allah, le Seul et l’Unique, et que Muhammad (Psl) est son dernier prophète envoyé à l’Humanité. Cette déclaration doit être prononcée sans la moindre contrainte, mais avec la sincère intention et la bonne foi d’entrer réellement en Islam. Il est ensuite béni. On lui choisit un nom, puis lui souhaite la bienvenue dans sa nouvelle religion. Vient alors l’instant de la collecte d’argent pour l’aider à prendre un nouveau départ. Chacun des fidèles présents participe selon ses moyens. S’il est chanceux, il peut repartir avec un joli pactole. C’est ce qui a sans doute inspiré ce jeune plombier d’origine bissau-guinéenne à sillonner les mosquées pour se convertir à l’Islam afin de soutirer de l’argent aux généreux donateurs. Son coup a longtemps marché avant qu’il ne soit démasqué et arrêté. Et ce cher néo-converti à la foi factice n’est que la face visible de l’iceberg.
Sous le prétexte que Dieu est Clément et Miséricordieux, on se permet toute sorte de dérives. Malheureusement, quand d’honnêtes citoyens choisissent de suer sang et eau pour gagner leur vie, il y en a toujours d’autres qui plongent dans une facilité déconcertante en choisissant le métier d’arnaqueur, d’escroc pour s’enrichir rapidement sans pour autant faire de gros efforts. L’arnaque, cette malhonnêteté vieille comme le monde, est, aujourd’hui, devenue monnaie courante puisqu’il existe des gens aussi naïfs pour tomber dans le panneau. Et ce n’est pas l’imagination qui manque à ces escrocs qui font toujours preuve d’ingéniosité pour gruger leurs proies. Dans ce lot figurent les féticheurs et autres diseurs de bonne aventure de mauvaise foi ; une légion d’escrocs qui a fait des sciences occultes son gagne-pain et qui exploite sans scrupules le malheur d’autres personnes dans le désarroi, trompe d’honnêtes citoyens qui, désespérés, tombent dans leurs pièges à force d’entendre vanter leurs solutions irrationnelles et leurs potions pour guérir toute sorte d’affections. L’ignorance chronique et la faiblesse de la foi ont malheureusement entraîné une multiplication de cette race de diseurs de bonnes aventures. Mais, le Seigneur ne dort pas, jamais.
« C’est Dieu qui détient les clefs du mystère qu’Il est Seul à connaître ; Il sait ce que recèlent le sein de la terre et le fond de la mer. Nulle feuille ne tombe sans qu’Il le sache, et il n’est point de grain dans les entrailles de la terre ni de brindille tendre ou sèche qui ne soient mentionnés dans un Livre explicite ! », mentionne le Coran dans la sourate 6, verset 59. Le jugement de Dieu tombe toujours. Comme un salaire à la fin du mois. Nos actes, bons ou mauvais, sont comme de la semence que l’on met en terre ; on ne récolte donc que ce que l’on sème. Dans un monde qui n’est qu’illusion et tromperie, où les gens ont une propension à pécher ou ont comme doctrine la dépravation totale, quel châtiment encourent ceux qui transgressent la loi divine, qui tuent sans raison, qui vivent dans le mensonge, l’orgueil, l’hypocrisie, la perfidie, la lâcheté, la tromperie, la trahison, l’ostentation, l’avarice, le dévergondage, qui pratiquent la fornication, l’adultère ? Tous les malheurs qui surviennent sont les fruits des actes de l’homme, le courroux que suscitent ses péchés…. Originellement, l’homme est pécheur. Donc, nul n’est parfait et il est difficile de vivre une vie sans péché. « Comme le sel assaisonne chaque goutte d’eau de l’Atlantique, ainsi le péché affecte chaque atome de notre nature. Il y est si tristement, si abondamment présent, que si vous ne le détectez pas, vous ne pouvez qu’être trompé », affirmait le célèbre prédicateur britannique Charles Spurgeon. Soit. Mais, une remise en question s’impose toujours. On doit remplir nos cœurs de dévotions, tels que le repentir, le regret, la crainte de notre Seigneur et l’espérance portée sur Sa clémence et Son pardon. Après tout, Dieu est miséricorde. samba.oumar.fall@lesoleil.sn

