Le Cadre de Réflexion et d’Action sur le Foncier au Sénégal (Crafs) a organisé, ce mardi 29 juillet 2025, une conférence de presse. L’ordre du jour a porté sur la situation actuelle du foncier dans notre pays.
Réuni pour analyser la situation foncière nationale, le Cadre de Réflexion et d’Action sur le Foncier au Sénégal (CRAFS) salue les efforts des autorités sénégalaises en matière de gouvernance foncière. Il note « une volonté politique des autorités actuelles d’instaurer une gestion et une gouvernance transparente du foncier », notamment à travers la suspension des opérations sur le littoral et les zones litigieuses.
Le CRAFS accueille favorablement les orientations présidentielles exprimées lors du Conseil des ministres du 18 juin 2025, où le Chef de l’État a demandé « d’engager les concertations appropriées et d’accomplir les diligences requises » pour une réforme foncière consensuelle, en s’appuyant sur les travaux antérieurs de la Commission nationale de réforme foncière (CNRF).
Il souligne également la perspective d’une refonte de l’Acte III de la décentralisation, avec la création de huit pôles territoires de développement.
Cependant, le CRAFS exprime de vives inquiétudes liées à la création annoncée d’une Agence nationale des Domaines et du Foncier, perçue comme un risque de recentralisation de la gestion foncière, la proposition du député Amadou Ba, visant à « suspendre les compétences foncières des collectivités territoriales », est jugée dangereuse pour le principe de décentralisation.
« De telles déclarations et orientations pourraient affaiblir le principe fondamental de la décentralisation, ainsi que la lettre et l’esprit de la loi sur le domaine national », alerte le CRAFS. Face à cela, il réaffirme l’importance d’une réforme foncière inclusive et participative, construite « avec et pour les communautés locales ».
Forte de son ancrage territorial, l’organisation appelle à une réforme foncière inclusive, participative et transparente, construite avec et pour les communautés locales. Dans sa déclaration, le CRAFS réaffirme son volontarisme à accompagner l’État dans la construction d’une politique foncière respectueuse des droits des exploitations familiales, des collectivités et des communautés locales.« Nous continuerons à plaider pour une gouvernance foncière transparente, équitable et centrée sur la reconnaissance des droits communautaires, condition essentielle pour garantir la paix sociale et la souveraineté alimentaire du Sénégal », souligne-t-il.
A.NDIAYE