Avoir un modèle de fonction publique performant, qui tienne compte à la fois des aspirations citoyennes, des avancées technologiques et des exigences de la transition écologique, tel est l’objectif visé par l’État du Sénégal. C’est dans cette perspective qu’un séminaire s’est tenu, jeudi à Dakar, entre les agents du ministère sénégalais de la Fonction publique et de la Réforme du service public, et ceux de la Direction générale de l’Administration de la fonction publique de France.
Ce séminaire, organisé conjointement par les deux institutions, visait à repenser le modèle de la fonction publique des deux pays. « Cet atelier s’inscrit dans une dynamique de régénération, dans un contexte où les exigences de performance de l’administration imposent un changement de paradigme dans la construction d’un service public de qualité », a expliqué Balla Mandiang, Conseiller technique du ministre sénégalais de la Fonction publique et de la Réforme du service public.
À l’en croire, les services publics et les agents en charge de leur mise en œuvre constituent l’un des visages les plus emblématiques de l’histoire nationale.
« Ils sont à la fois le reflet des besoins de notre société et le moteur indispensable de sa transformation. C’est donc au sein de nos administrations qu’il nous faut puiser l’énergie et la modernité nécessaires, non seulement pour s’adapter en permanence aux attentes des usagers, mais aussi pour impulser de grands progrès en leur faveur », a-t-il soutenu.
Capitaliser les bonnes pratiques
Pour M. Mandiang, cette rencontre constitue une réponse adaptée à la construction d’une approche globale de la transformation du service public. Elle engage, selon lui, une réflexion autour de deux enjeux majeurs : la réforme des modèles de fonction publique et la question cruciale de l’évaluation des agents de l’État.
À ses yeux, transformer la fonction publique et réformer le secteur public passent par la capitalisation des bonnes pratiques en matière de gestion des ressources humaines, d’approches méthodologiques, d’actions stratégiques et opérationnelles, entre autres.
« La tenue de ce panel de haut niveau en est la parfaite illustration. L’objectif est, pour les experts de nos États respectifs, d’enrichir les réflexions en cours aussi bien au Sénégal qu’en France afin de rendre nos fonctions publiques plus agiles, plus accessibles, plus performantes au bénéfice des citoyens et des usagers », a renchéri Olivier Boucal, Conseiller technique du ministre.
Réformer en tenant compte de l’évolution de l’intelligence artificielle
Pour sa part, la Directrice générale de l’Administration de la fonction publique de France, Nathalie Colin, a rappelé que ce séminaire s’inscrit dans le cadre d’une coopération « très solide et ancienne » entre la France et le Sénégal en matière de fonction publique.
« Nous sommes convaincus que les actions de coopération internationale que nous menons permettent d’enrichir nos réflexions sur l’évolution de nos modèles respectifs de fonction publique. Nous n’avons pas forcément les mêmes problématiques, chacun évolue selon ses contraintes et ses objectifs propres », a-t-elle précisé.
Face aux mutations liéesm au numérique, Mme Colin a révélé qu’en France, les agents publics utilisent déjà l’intelligence artificielle (IA) dans leurs pratiques professionnelles.
« Il est important d’expliquer aux agents en quoi cette utilisation est bénéfique, ce qu’elle peut leur apporter, mais aussi de leur indiquer les points de vigilance. L’intelligence artificielle n’est pas seulement une évolution professionnelle, c’est aussi un phénomène social. C’est donc un sujet qui nécessite échanges, débats et recul pour déterminer le meilleur cadre de son déploiement », a-t-elle conclu.
Mariama DIEME