Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mouhamadou Bamba Cissé, a souligné vendredi à Dakar le rôle central de l’intelligence artificielle dans la modernisation de l’action publique, lors de la 5ᵉ édition du Forum de l’Association des préfets et représentants territoriaux de la Francophonie (APREF) d’après l’Aps.
L’intelligence artificielle constitue aujourd’hui un puissant moteur d’innovation pour les États, notamment dans les domaines de l’administration, de la sécurité publique et de la gouvernance territoriale. « En tant que levier d’innovation, l’IA offre des opportunités immenses pour moderniser l’administration, améliorer la sécurité publique et renforcer la gestion des territoires », a déclaré le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mouhamadou Bamba Cissé.
Selon lui, la montée en puissance des technologies émergentes impose aux États une profonde adaptation de leurs méthodes de travail. « Dans cet environnement en mutation rapide, les États sont tenus de repenser leur approche pour intégrer ces nouvelles technologies de manière éthique, inclusive et efficace », a-t-il insisté.
Le ministre s’exprimait à l’ouverture de la cinquième édition du Forum de l’Association des préfets et représentants territoriaux de la Francophonie (APREF), placée sous le thème : “Le représentant territorial de l’État face aux enjeux de l’intelligence artificielle”. Ce colloque, tenu vendredi à Dakar, revêt une importance particulière pour le Sénégal et l’Afrique, dans un contexte marqué par un dynamisme démographique soutenu et une progression rapide du numérique, considérés comme des atouts majeurs pour le développement et la régulation des nouvelles technologies.
Pour le président de l’APREF, Bassirou Sène, le choix du Sénégal pour abriter cette assemblée générale « n’est pas un hasard ». Il a rappelé que le pays « s’illustre à l’international dans le maintien de la paix dans les théâtres de conflit », tout en étant « une terre d’hospitalité, un pont entre les continents, un carrefour naturel de cultures, d’idées et d’échanges ». Autant de qualités qui font du Sénégal, selon lui, « le symbole d’une démocratie vivante, apaisée et profondément enracinée ».
Bassirou Sène a également souligné que, à travers ce forum, l’APREF « démontre sa volonté de franchir un cap décisif et entre de plain-pied dans le débat du futur : celui du façonnage de nos idées, de nos pratiques et même de notre comportement institutionnel à l’ère de l’intelligence artificielle ».
Il estime que l’IA peut être un outil d’aide précieux pour les représentants de l’État, notamment dans la prise de décision, l’analyse des dynamiques territoriales et la gestion de l’ordre public. Toutefois, il a mis en garde contre les risques liés à cette technologie, évoquant « l’opacité des algorithmes, les atteintes potentielles aux libertés, les erreurs d’analyse et la dépendance technologique ».
De son côté, Nicolas Desforges, premier vice-président de l’APREF, a rappelé que l’association est une organisation de droit français créée en 2017. « L’APREF a pour objectif de permettre aux préfets et aux représentants territoriaux de l’État ayant le français en partage de mutualiser leurs préoccupations et de partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques administratives », a-t-il expliqué.
« L’APREF, c’est un cadre de rencontre et de travail. Elle a aussi pour ambition de contribuer, au sein de la Francophonie, à une meilleure connaissance et reconnaissance des cultures administratives des différents États membres », a-t-il ajouté.
L’association compte actuellement 176 membres individuels issus de 15 pays, dont la Belgique, le Bénin, le Congo, la Côte d’Ivoire, la France, la Guinée, Haïti, le Liban, la Mauritanie, le Niger, la République démocratique du Congo, le Sénégal, la Suisse, le Togo et le Canada.

