Face aux préoccupations soulevées par les fouilles corporelles intégrales dans les prisons, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a défendu mardi à Dakar la légalité et la nécessité de cette pratique, en réponse à une interpellation du député Guy Marius Sagna.
« La fouille est une mesure de sécurité prévue expressément par la loi », a déclaré le garde des Sceaux, précisant qu’elle vise à prévenir l’introduction d’objets dangereux dans les établissements pénitentiaires. Il a souligné que ces contrôles permettent notamment de s’assurer que les détenus ne dissimulent pas d’armes susceptibles de les blesser ou de mettre en danger d’autres personnes.
Ousmane Diagne a rappelé que cette disposition est encadrée par le décret n°2001-362 du 4 mai 2001, modifié par le décret n°2021-1068 du 11 août 2021, qui stipule à son article 135 que « tous les détenus doivent être fouillés à leur entrée en prison, et chaque fois qu’ils en sortent pour instruction ou audience, puis y sont reconduits ».
Le ministre a tenu à insister sur le fait que ces mesures sont appliquées dans le respect de la dignité humaine, comme le prévoit le cadre réglementaire en vigueur : « C’est la loi. C’est le décret qui le prévoit », a-t-il martelé.
Pour réduire le recours aux fouilles corporelles intégrales, il a par ailleurs annoncé que le ministère de la Justice a obtenu l’autorisation du ministère du Budget pour acquérir un scanner dès le budget 2026, permettant de moderniser les procédures de contrôle.
Tout en réaffirmant que les fouilles sont uniquement motivées par des impératifs de sécurité, Ousmane Diagne a assuré que le gouvernement s’efforce de créer « les conditions nécessaires pour garantir la dignité des personnes » incarcérées.