Un master class sur la gestion de l’hygiène menstruelle a été organisé mercredi au Lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar par l’Association des journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD) pour expliquer aux élèves comment pendre soin de son hygiène intime pendant ses périodes de règles. Une causerie qui a été suivie par une remise d’un lot de serviettes hygiéniques jetables.
« Cette activité est organisée dans le cadre du partenariat que nous avons avec la Fondation Bill-et-Melinda-Gates. On a choisi le Lycée Kennedy, parce que c’est un lycée de filles. C’est pour briser les tabous autour des questions de l’hygiène menstruelle », a expliqué le président de l’Association des journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD), Eugène Kaly.
Interpellé sur le choix de la gestion de l’hygiène menstruelle comme thème, le président de l’AJSPD a indiqué que c’est lié au fait que les parents ne veulent pas souvent parler avec leurs enfants au sujet de la santé sexuelle de manière générale, et surtout les questions de règles.
« Cela a été une rencontre de sensibilisation surtout vis-à-vis des élèves pour qu’elles soient conscientes que quand on voit les règles, il ne faut pas avoir honte. Il faut le dire à ses parents, ses proches… Cela a été aussi l’occasion pour nous, d’offrir à l’école un lot de serviettes hygiéniques », a-t-il dit.
Ayant pris part à cette séance d’échanges avec les élèves, la Proviseure du Lycée J.F Kennedy Fatimata Sow Sarr, a salué l’initiative et a relevé que la question de l’hygiène menstruelle occupe une place importante dans leur établissement. C’est pourquoi elles ont mis en place un dispositif avec 16 blocs sanitaires. Et aussi avec l’adduction d’eau, la société qui gère l’eau au Sénégal, elles ont aussi rénové tout le réseau, grâce à l’entremise des parents d’élèves. Ce qu’elle considère comme un intrant de qualité pour la gestion de l’hygiène mensuelle.
« Pour ce qui est du dispositif, nous faisons de sorte que chaque fois qu’une fille a besoin du service, qu’elle en trouve quelque part au niveau des surveillances, au niveau de l’infirmerie, même au niveau de l’administration. Donc une fille ne peut pas rentrer chez elle parce qu’elle n’a pas de serviette. Donc c’est tout cela pour mieux gérer l’hygiène menstruelle et ce type d’activités comme nous l’avons fait ce matin, la sensibilisation de nos filles est aussi très impactante pour la gestion des règles », a-t-elle souligné.
83,26% des filles sont perturbées en voyant leurs premières règles
En réalité, explique la Chargée de l’information et de la communication de l’Association nationale des sages-femmes du Sénégal, Ramatoulaye Diouf Samb, les menstrues font partie des conditions physiologiques de la femme. « Donc il faut les supporter, il ne faut pas avoir honte, encore moins avoir peur. Mais, il faut toujours se protéger, prendre des médicaments pour les douleurs et des serviettes jetables et venir faire cours comme tout le monde. Nous constatons que 83,26% des filles sont perturbées en voyant leurs premières règles. Parce qu’elles n’ont pas été vraiment bien préparées. Surtout pas leurs parents, mais aussi leurs parents », se désole la sage-femme.
Sur ce, Mme Samb estime qu’il est nécessaire de préparer psychologiquement la fille à recevoir les premières règles, éliminer les tabous autour du sujet. Car, Mme Samb a soutenu que la gestion de l’hygiène menstruelle repose sur trois piliers. La protection hygiénique d’abord, ensuite les infrastructures adéquates, mais aussi et surtout l’élimination des déchets, c’est-à-dire l’élimination des serviettes usées. « Une mauvaise hygiène peut créer des infections, surtout des infections urinaires et cela peut même impacter la santé de la reproduction. Une bonne hygiène permet d’éviter ces infections. Et la gestion de ces menstrues va aider les filles par rapport aux absences scolaires, la honte, la peur d’avoir ses règles », a-t-elle fait savoir.
Mariama DIEME