Le mariage est partage. Le foyer se construit et chaque couple apporte sa part dans le but de stabiliser les fondements. Certains optent pour une organisation bien ficelée afin de faire durer le foyer.
« C’est quelque chose qui a toujours existé dans notre société. Nos mères n’hésitaient pas à compléter la dépense quotidienne », a fait savoir Fatou Bintou Mbodj. Cette assistante de direction estime que ce sont les dures réalités de la vie qui imposent ce mode de fonctionnement. « La vie est chère. Il faut donc que chacun participe pour l’harmonie de la famille », déclare-t-elle. La femme d’un administrateur du secteur de l’hydraulique considère cette participation comme un moyen de rendre la monnaie à son mari. « C’est lui rendre la pareille, car il m’a laissé le soin de travailler en toute quiétude », affirme-t-elle. La quadragénaire pense que c’est une façon de perpétuer des valeurs de partage et de contribuer à la bonne marche du foyer.
Samba Ndiaye partage sa vie avec sa femme depuis plus d’une vingtaine d’années. Cet ingénieur chimiste gère le foyer avec son épouse biologiste. L’homme de 58 ans apprécie cette contribution de sa conjointe « Cette organisation est normale et durable. Elle s’est faite d’un commun accord en fonction des revenus de chacun », affirme-t-il. La gestion des dépenses se fait donc sans difficultés. « Je paye le loyer, la nourriture, les factures et les habits des enfants. Ma femme s’occupe de la bonne et de la lingère », a détaillé le père de famille. Une manière de faire face ensemble aux aléas de la vie.
L’éducation a fortement impacté la vie de Fatou Thiam. La femme de 52 ans a décidé de prendre exemple sur son entourage familial pour assurer la bonne marche de son ménage. « Je le fais par rapport à mes valeurs. J’achète donc tout ce qui me semble utile pour la maison, car c’est avant tout notre foyer », souligne-t-elle. La cheffe service gestion dans une entreprise de la place vient toujours en appui à son mari, ingénieur. « Je paie la bonne, la lingère et quelques dépenses. Il m’arrive même de ne pas dépendre de lui pour certaines charges », confie-t-elle. Cette dernière soutient qu’une seule personne ne peut pas tout faire, même si l’islam recommande au mari de jouer ce rôle.
« L’homme doit prendre tout en charge d’après la religion musulmane », a relevé Khalifa Gaye. Il n’y a aucune contrainte pour lui, car l’expert en suivi évaluation affirme suivre des recommandations divines. « Mon épouse est enseignante dans l’élémentaire. Cependant, je prends tout en charge excepté la bonne », a fait savoir ce dernier. Une participation sans aucune obligation.
Arame NDIAYE