En visite de terrain dans le département de Goudomp ce jeudi 20 novembre, le directeur des Affaires religieuses, El Hadji Djim Ousmane Dramé, également chargé de l’insertion des diplômés en langue arabe à la Présidence de la République, a rencontré imams, curés, dignitaires et responsables religieux. Une tournée axée sur l’écoute, le dialogue et la présentation des nouvelles orientations nationales en matière de gouvernance religieuse.
GOUDOMP – Territoire riche de traditions et de foyers spirituels, Goudomp occupe une place particulière dans la région de Sédhiou. De Karantaba à Simbandi Brassou, Témétho, en passant par Baghère, Diattacounda ou Djibanar, la zone est entourée de centres religieux anciens, de mosquées d’influence, de confréries enracinées et d’institutions chrétiennes dynamiques.
Ici, les valeurs sociales et l’harmonie communautaire reposent largement sur le rôle structurant des guides religieux. C’est dans ce paysage que s’inscrit la visite du directeur des Affaires religieuses, accueilli notamment par l’imam El Hadji Kadialy Solly de Karantaba. Devant les responsables musulmans et chrétiens, M. Dramé a rappelé la mission que lui a confiée le chef de l’État : redonner aux guides religieux toute leur place dans le maintien de la cohésion nationale.
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« Le Président de la République nous a chargés d’une mission qui est aussi la vôtre. Enseigner, éduquer, socialiser : tel est notre devoir commun envers ce peuple », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance d’un discours religieux orienté vers la paix, la stabilité et la coexistence harmonieuse des communautés.
Face à une crise des valeurs perçue comme grandissante, M. Dramé a annoncé plusieurs initiatives, dont des sessions régulières de renforcement de capacités destinées aux imams et acteurs religieux, ainsi que la réalisation d’une cartographie nationale des lieux de culte incluant imams, daaras, curés, pasteurs, évêques et chefs coutumiers.
Un travail qui se fera en synergie avec les autorités administratives et locales. « Produire des documents ne suffit plus. Il faut désormais aller sur le terrain, discuter, comprendre et co-construire une feuille de route avec les guides religieux », a-t-il souligné.
Une mobilisation nécessaire pour préserver la cohésion sociale
Pour l’imam Kadialy Solly, cette démarche vient à point nommé. Il a rappelé la responsabilité partagée des leaders religieux face aux défis éthiques qui menacent la cohésion nationale.
« Nous devons continuer à conscientiser les masses. La cohésion sociale est fragile. Notre devoir est de travailler ensemble pour préserver la stabilité », a-t-il prêché.
Une position appuyée par l’imam El Hadji Daouda Dramé, président des Imams et Oulémas de Ziguinchor, qui a salué la volonté du directeur des Affaires religieuses de replacer les guides au centre des dynamiques sociales.
Dans un département façonné par la coexistence historique des communautés et la proximité de multiples foyers spirituels, l’approche de l’État est perçue comme une initiative attendue et bienvenue. À Goudomp, où la préservation des valeurs constitue un enjeu majeur, les autorités religieuses se disent déterminées à jouer pleinement leur rôle de gardiens du vivre-ensemble.
Gaustin DIATTA (Correspondance particulière)


