À la faveur de la confusion du football pour défouloir, certains stades sont désormais des gradins d’absurdité en libre-service. Samedi à Pikine, alors que l’on espérait voir un match, c’est une banderole que l’on nous sert, portant un message sexiste et marquant un but contre notre dignité nationale. Avec l’élégance d’un croche-pied, l’image a fait le tour des réseaux plus vite qu’un dribble d’Iliman Ndiaye.
Les féministes ont crié au scandale ? Évidemment ! Le respect des femmes n’est pas en position de hors-jeu optionnel.
Ce qui intrigue le plus, c’est que la banderole est passée dans les mains de combien de monde ? Officiels, stadiers, policiers, vendeurs de cacahouètes… N’a-t-elle été lue par personne ? Ou bien, tout simplement, tout le monde savait lire… mais a préféré ne rien voir ?
L’État avait fixé au 15 octobre son ultimatum pour calmer les ardeurs des Navétanes. Mais avec ce genre d’acrobatie visuelle, il aurait fallu siffler plus tôt la fin du match. Parce qu’au rythme actuel, ce n’est plus du sport. C’est du cirque. Et le public mérite mieux que cela. Les femmes encore plus.
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