Des mutations sociales poussent certains hommes à valoriser de plus en plus leur épouse. « Il est admis que les femmes mariées ou qui vivent en couple, bénéficiant du soutien de leurs partenaires, excellent dans leur domaine. C’est une hypothèse plausible, car la vie à deux exige un soutien mutuel. À quoi sert le mariage si l’on vit ensemble sans être ensemble»? Ces propos sont du psychologue ivoirien et conseiller en protection de l’enfance, Hyacinthe Bohoussou, interrogé par Le Soleil.
Le mariage revêt, selon ses mots, une dimension religieuse et culturelle. « Il est sacralisé dans la mesure où il permet, entre autres, d’éviter des déviances sociales. Il y a tout un mythe qui l’entoure ; il est censé offrir un premier palier de soutien psychosocial au conjoint ou à la conjointe », explique-t-il.
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Seulement, poursuit-il, des réalités socio-culturelles poussent certains hommes à adopter des attitudes austères pour gagner le respect de leurs proches.
« Si un homme aide son épouse à la cuisine, la belle-mère va vite penser qu’il a été ensorcelé. Au lieu de valoriser son comportement, elle en fait un problème d’État », explique-t-il.
M. Bohoussou considère aussi que la représentation que certains hommes ont des femmes, constitue encore un réel problème en Afrique. « Elle est structurée par des normes sociales qui les exhortent à faire prévaloir leur supériorité et à exercer une domination au sein du foyer », souligne-t-il. Si des clichés dépréciatifs bloquent souvent l’évolution des femmes, il met en lumière une autre réalité : généralement, quand une femme bardée d’un doctorat épouse un homme moins diplômé, elle en prend pour son grade. La relation n’est pas toujours lisse en raison du complexe développé par l’époux.
Matel BOCOUM