Victimes d’agressions, les mareyeurs de Touba et de Mbacké ont décidé de monter au créneau pour interpeller les autorités. Lors d’une conférence de presse tenue lundi dernier, ils ont annoncé qu’ils ne paieraient plus de taxes à la municipalité de Touba si aucune action n’est entreprise pour remédier à leur situation.
Modou Bakara, président du collectif des mareyeurs de Mbacké, a été la cible d’une intrusion dans son domicile, situé en périphérie de la ville, dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 mars dernier. Suite à une violente altercation, il a été blessé à la main par les assaillants, qui finirent par prendre la fuite sans rien emporter. Il convient de rappeler que ces intrus étaient équipés d’armes à feu et de machettes.
Un cas d’agression de plus concernant les mareyeurs du département de Mbacké, comme l’a affirmé Modou Cissé, président des mareyeurs de Touba. Selon lui, pas moins de 30 membres de leur communauté ont déjà été victimes de ce type d’attaques. Face à cette situation préoccupante, ils se sont réunis chez Modou Bakara pour exprimer leur colère et faire entendre leur voix.
Selon Modou Cissé, l’agression dont a été victime le président du collectif des mareyeurs de Mbacké illustre les conditions de travail difficiles auxquelles sont confrontés ses collègues. « Tous les mareyeurs du Sénégal lui expriment leur solidarité », a-t-il déclaré, soulignant que les agresseurs n’hésitent plus à les attaquer chez eux pour les dépouiller. « Aujourd’hui, ils se sont rendus chez Modou Bakara, et demain, cela pourrait tout aussi bien arriver chez moi », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte préoccupant, les mareyeurs du département de Mbacké lancent un appel à l’attention des autorités afin de garantir leur sécurité. « Certains d’entre nous ont été dépouillés de leur argent, de leurs motos, ainsi que d’autres biens », souligne-t-il, manifestant ainsi des doutes quant à leur sécurité. Car, ils partent de chez eux dès 3 heures du matin pour rejoindre le marché aux poissons de Touba. À ce sujet, Modou Cissé appelle les forces de défense et de sécurité à assurer la protection de ses collègues mareyeurs.
Profitant de cette occasion, le président des mareyeurs de Touba a exprimé ses vives préoccupations concernant l’état de la route qui mène au marché aux poissons de la ville sainte. Selon lui, cette route est fortement dégradée et souffre également d’un manque d’éclairage public. M. Cissé souligne que les usagers du marché remplissent leurs obligations en matière de taxes et autres contributions. Il ne demande qu’une chose : « la réfection de la route et l’amélioration de son éclairage. »
À défaut de solutions, les mareyeurs de Touba menacent de cesser de payer leurs taxes à la mairie. « Depuis quatre ans, nous sollicitons la même chose, sans aucune intervention des autorités compétentes », déclare M. Cissé. Il a également annoncé qu’à l’issue de cette réunion, les mareyeurs décideront d’une date à partir de laquelle ils arrêteront de s’acquitter de leurs taxes ou, alternativement, quitteront le marché au poisson de Touba pour rejoindre celui de Mbacké.
D’après nos informations, l’agression dont a été victime le président du collectif des mareyeurs de Mbacké serait liée à des rumeurs évoquant l’existence d’un fonds de 100 millions de francs CFA au sein du secteur qu’il dirige.
Birane Diop (correspondant)