Interdiction à long terme de l’importation de friperies : Immersion chez les vendeurs

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Serigne Gueye Diop, ministre de l’Industrie et du Commerce, s’est prononcé le 9 novembre dernier en faveur d’une interdiction, à long et moyen terme, des exportations de matières premières textiles, dans le but de développer l’industrie locale de l’habillement. Une annonce qui n’a pas été du goût des marchands.

Il est 6 heures, et le marché Colobane est en pleine effervescence. Tandis que certains vendeurs sont en pleine négociation, d’autres déballent des ballots d’habits. Ce lieu de commerce abrite le plus grand marché de vêtements d’occasion du pays. Ici, les grossistes sont les principaux fournisseurs des marchands, qui, à leur tour, approvisionnent les clients. Un véritable business autour de ces habits, qui font le bonheur de la population en raison de leurs prix jugés abordables. Ces vêtements d’occasion attirent chaque jour des marchands venus alimenter leurs échoppes. Tane Faye évolue dans ce milieu depuis plus de trente ans. En cette matinée où le temps valse entre la nuit et le matin, il est en plein déballage d’un ballot d’habits, un exercice devenu une routine pour ce quinquagénaire. Cette activité est sa principale source de revenus. Mais le discours du ministre de l’Industrie et du Commerce a jeté un froid sur son activité.

« Je ne suis pas totalement contre l’idée du ministre de l’Industrie et du Commerce », dit-il sans détour. Pour ce commerçant, cette mesure ne doit pas être prise sur un coup de tête, mais dans le cadre d’une démarche à long terme. Car, estime-t-il, ce secteur fait vivre de nombreuses familles. « Je peux gagner entre 30 000 et 50 000 FCFA par mois grâce à la friperie. Je trouve cela brusque de parler d’interdire le “fëgg jaay” (la friperie). Il faut au moins nous trouver une alternative », soutient-il.

« Le ministre devait d’abord en parler avec les acteurs et mener des investigations. J’ai trouvé son discours inapproprié. Il faut au moins nous faire des propositions, car la friperie est notre principal moyen de subsistance », défend Moustapha Diagne, actif dans ce milieu depuis six ans. Ce vendeur de friperie confie avoir très mal accueilli cette nouvelle et appelle le ministre au dialogue.

Le ministère de l’Industrie et du Commerce a publié un communiqué le lundi 16 décembre dernier. Ce « démenti concernant la mauvaise interprétation de l’annonce du ministère de l’Industrie et du Commerce sur l’interdiction de l’importation de vêtements de seconde main au Sénégal » vise à apporter des précisions. D’après la note, la décision annoncée fait partie d’une stratégie à moyen et long terme visant à soutenir et développer le secteur textile local. « La mesure ne vise en aucun cas à pénaliser ou mettre en difficulté les acteurs économiques et les consommateurs. Le ministère de l’Industrie et du Commerce se veut à l’écoute des acteurs concernés et met en place des mécanismes de concertation pour garantir une transition harmonieuse et bénéfique pour tous les citoyens », peut-on lire dans le communiqué.

Arame NDIAYE

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