Le projet d’appui au renforcement de la résilience, la protection et la participation des femmes et des filles dans les zones frontalières Sénégal-Mali a partagé ce mercredi ses résultats issus d’ une étude sur le potentiel économique de Kédougou. Objectif : explorer des pistes pouvant permettre de promouvoir l’autonomisation et la protection des femmes et filles, notamment dans le département de Saraya, frontalier au Mali.
Pour mieux accompagner les femmes et filles des zones frontalières du Sénégal et du Mali, notamment dans le département de Saraya, en ce qui concerne la région de Kédougou, les acteurs du projet d’appui au renforcement de la résilience, la protection et la participation des femmes et des filles dans les zones frontalières Sénégal-Mali ont décidé de faire l’état des lieux, d’identifier les besoins des femmes et filles, ainsi que les potentialités et les réalités du milieu. Les résultats de l’étude portent principalement sur les filières liées à l’agriculture, à l’élevage, et à d’autres activités comme la transformation des produits locaux et le petit commerce.
En clair, « l’objectif du projet c’est de vraiment valoriser, renforcer le leadership des femmes et des filles dans ces zones pour soutenir leur autonomisation économique, les protéger de toute forme de violence et surtout de renforcer leur rôle dans le maintien de ce processus dans ces zones frontières » a indiqué Eugenia Fisani, coordinatrice du programme genre et droits humains au sein de l’Agence italienne pour la coopération et le développement au bureau régional de Dakar.
Elle a poursuivi, expliquant que sur la base des résultats de l’étude sur le potentiel économique de la région de Kédougou, ils vont pouvoir mieux accompagner les groupements de femmes et les autorités locales dans la mise en place des activités économiques, de formations spécifiques qui sont basées sur les volontés des femmes et des filles de la zone, mais aussi sur le potentiel économique. « Donc, les filières porteuses qu’on peut trouver dans ces zones pour que la formation et les activités économiques soient un peu en phase avec les potentialités de la région. Le projet de renforcement du leadership des femmes, c’est un projet régional qui intervient au Sénégal dans les régions de Tambacounda et Kédougou et au Mali dans la région de Kayes » a-t-elle éclairé.
Renforcer le leadership féminin au sein de la communauté
Par ailleurs, elle a fait comprendre qu’il est ressorti aussi de l’étude que les femmes ont la charge des ménages soit au niveau économique, soit au niveau des travaux non rémunérés. « Donc toutes les charges du ménage reposent sur les épaules des femmes. Nous, ce que nous voulons, c’est reconnaître ce travail, renforcer leur leadership, leur pouvoir au sein de la communauté, et surtout renforcer leur rôle, la reconnaissance de leur rôle au sein de la communauté » a-t-elle appuyé.
Il est également ressorti de l’étude que les femmes sont victimes de violences économiques. « Les autres types de violence comme les violences psychologiques, émotionnelles ne sont pas reconnues. Ce n’est pas qu’il n’y en a pas, mais c’est que plutôt les femmes ne les reconnaissent pas. Donc, c’est très intéressant de travailler avec l’appui des institutions locales sur le renforcement en ce sens. Soit des services qui sont portés par les institutions, mais aussi au sein des communautés pour reconnaître ces violences, en parler pour y apporter une réponse adéquate » a plaidé Eugenia Fisani. Elle n’a pas manqué de souligner en outre qu’il y’a plusieurs formes de violence dont la violence physique aussi, quand on sait que les femmes travaillent dans les exploitations artisanales de l’or.
De son côté, le directeur de l’Agence régionale de développement de Kédougou, Kalidou Cissokho, a estimé que ce projet qui cible spécifiquement les femmes et les jeunes filles dans la zone transfrontalière, est un projet qui vient à son heure puisqu’on sait aujourd’hui que la politique de l’Etat tourne autour de l’autonomisation des femmes et de l’employabilité des jeunes. Il a informé en outre que sur le terrain, l’ARD est chargée de mettre en œuvre ce projet en collaboration avec tous les acteurs territoriaux.
Amadou DIOP (Correspondant)