En quelques mois, Keur Momar Sarr, dans le département de Louga, a enregistré 7 cas de viol. Ces viols sur des fillettes hantent le sommeil des populations de cette bourgade, surtout que leur auteur n’a pas été arrêté. C’est pourquoi les populations agitent la thèse de pratiques mystiques ou du sacrifice par une personne jusque-là non identifiée.
Le lundi 28 avril 2025, la jeune A. Sy, âgée de six ans et élève à la Case des tout-petits de la commune de Keur Momar Sarr a été violée. La fillette, de retour de son école, en compagnie de sa petite sœur, a été interceptée par un homme inconnu qui l’a conduite de force dans un lieu isolé, loin des regards des populations, pour abuser d’elle. L’inconnu l’a trainée à la lisière du village avant de la violer sauvagement. Selon le récit de Seynabou Gadiaga, mère de la victime jointe au téléphone, tout s’est passé aux environs de 12 heures 30 minutes. Le malfrat ne s’est pas limité à abuser de la fille. Avec l’aide d’une seringue, il a prélevé du sang de la victime avant de se fondre dans la nature. D’après le récit de la mère, la victime lui a raconté que le malfrat dont elle n’a gardé qu’une forte chevelure pour le décrire, l’a piqué vraisemblablement une seringue contenant un liquide qui lui a fait perdre connaissance. Les agents du poste de santé de la localité, du fait de l’état dans lequel se trouvait la victime, l’ont évacué d’urgence à l’hôpital régional Ahmadou Sakhir Mbaye de Louga.
Après d’intenses soins, A. Sy a regagné ses parents. Toutefois, elle est gagnée par le chagrin et l’inquiétude. Ce viol perpétré sur A. Sy est le septième cas enregistré en quelques mois dans la localité de Keur Momar Sarr. C’est la hantise chez les populations habitées par l’inquiétude. La dame Awa Sow témoigne que sa fille fait partie de la longue liste des victimes de ces viols à Keur Momar Sarr. Selon elle, depuis lors, elle n’arrive plus à dormir, car l’auteur de ces viols qui, jusque-là est introuvable, à des intentions inavouées. « L’auteur de ces actes a des motivations cachées », insiste Mme Sow. Très sensible au cas de sa fille de six ans déjà orpheline de père à son jeune âge, Awa Sow reste convaincue que le malfrat agit pour des raisons mystiques. « L’auteur de ces viols qui est vraisemblablement la même personne fait des pratiques mystiques car, au vu du récit qu’a fait ma fille, l’homme a d’autres motivations », explique-t-elle. Cette position de la mère de l’une des victimes tient son explication dans le fait que l’inconnu prélève le sang de la victime à l’aide d’une seringue après l’avoir violée pour en faire usage de pratiques mystiques.
Cette conviction de la dame Sow est largement partagée par Gora Niang, habitant un village voisin. Membre du comité de veille mis en place depuis les premiers cas de viols, Gora Niang et ses amis œuvrent pour une meilleure sécurisation des populations. « D’après les recoupements que nous avons depuis le premier cas de viol, nous retenons que c’est la même personne qui est l’auteur de tous les actes enregistrés dans la localité », précise M. Niang. Allant plus loin, il reste convaincu que l’auteur de ces viols qui échappe toujours à la vigilance des populations œuvre dans les pratiques mystiques et le sacrifice humain. « C’est pourquoi toutes les filles qu’elle a violées, elle a prélevé leur sang », détaille-t-il. Gora Niang fonde sa conviction sur les cibles choisies par l’inconnu et qui, selon lui, sont presque toutes de la même catégorie d’âge. Face à ces viols répétitifs, le comité de veille de Keur Momar Sarr invite les populations à plus de vigilance. Mieux, il les appelle à signaler toute présence de personnes suspectes à la gendarmerie.
Par Khalif Aboubacar WELE (Louga, Correspondant)