Le statut de village ne freine pas les ambitions de développement et de modernisation que portent les habitants de Keur Saër Gom avec la présence de petites entreprises de commerce. Mais cette population rurale n’est pas à l’abri des besoins. Elle lui manque d’infrastructures de base : case de santé ou poste de santé, collège d’enseignement moyen, lycée, terrain de sport moderne, etc.
Situé à 7 kilomètres de l’Est de la commune de Bambey, Keur Saër est traversé par la route nationale 4 (Touba-Dakar) menant vers les contrées voisines comme Keur Dame, Lagnare et Gourgourène. La proximité du village de Keur Saër à l’infrastructure routière nationale n°4 lui offre d’ailleurs plusieurs avantages comme l’exposition et la vente de poteries. Excepté cette activité, on en retrouve d’autres créatrices de revenus : menuiserie métallique, vulcanisateur, quincaillerie, broderie, etc. Plusieurs petites entreprises se sont installées aux abords de la route nationale, afin de capter les clients voyageurs dans les transports en commun et les propriétaires de voitures particulières. La vie actuelle à Keur Saër est dominée par le commerce. D’après Élimane Diouf que nous avons rencontré à l’intérieur du village, l’agriculture et l’élevage sont les autres activités majeures créatrices de revenus. Il précise que la contrée est électrifiée et approvisionnée en eau. Mais la disponibilité de ces besoins de base n’éloigne pas pour autant la population de Keur Saër des difficultés. Son ami, Abdoulaye Faye, souligne que leur village ne dispose d’aucune structure sanitaire. Cela constitue une grande doléance pour les villageois ; même si la case de santé se trouve à Mboyene, soit 2 kilomètres de Thiakhar. Il ajoute que les commerçants ont besoin d’un marché hebdomadaire érigé aux abords de la route nationale ou de la voie ferrée. Ibrahima Diouf, quant à lui, plaide pour l’élaboration d’un nouveau plan de lotissement. Pour le sexagénaire, ce dispositif est devenu une exigence imposée par l’augmentation de la population et son effectivité permettra à certains jeunes de construire de concession. Sur le plan scolaire, Keur Saër ne dispose pas de lycée, encore moins de collège. Son unique école primaire est érigée en 1990 sur initiative des habitants avant de recevoir l’appui des autorités. « Nous avons vécu des moments difficiles avec un fort taux d’alphabétisation. Nous avons une école avec un abri, puis les classes ont augmenté dans les années suivantes. Actuellement, nous avons six classes construites en dur et une garderie en abri provisoire », a constaté Élimane Diouf. Mais les élèves du primaire s’inscrivent au collège d’enseignement moyen (Cem) de Thiakhar pour poursuivre leurs études du cycle moyen.
Le maire de Thiakhar, Abdou Aziz Diom, rappelle que les élèves admis au secondaire sont obligés de rallier Bambey, Diourbel ou une autre ville de la région. L’autorité municipale rappelle que l’école élémentaire de Keur Saër est retenue pour développer l’éducation environnementale avec l’implantation d’une pépinière dans la coopération décentralisée avec la commune d’Osilo de la région de Sardaigne en Italie. Monsieur Diom souligne, par ailleurs, que la demande de parcelles à usage d’habitation est très forte, tout en assurant que la municipalité de Thiakhar, en collaboration avec le cadastre de Diourbel, a entamé des travaux topographiques pour l’extension du village dans les meilleurs délais.
Par Oumar Bayo BA (Correspondant)