Après un renseignement opérationnel signalant, à Kharakhéna, la présence de jeunes filles originaires du Nigéria et destinées à la prostitution, l’antenne régionale de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a arrêté une femme pour association de malfaiteurs, complicité de faux et traite de personnes.
« Selon ce renseignement, des jeunes filles, dont des mineures, étaient logées dans une maison où elles se prostituaient. Chacune versait deux millions (2 000 000) FCFA de ses revenus à la convoyeuse en guise de remboursement des frais qu’elle aurait engagés pour leur voyage vers Kharakhéna (Kédougou) », renseigne un communiqué de la Police, qui poursuit : « Sans plus attendre, les agents de l’antenne régionale de la DNLT de Kédougou ont reçu pour mission de se rendre à Kharakhéna afin d’identifier et d’interpeller les jeunes filles, ainsi que la personne mise en cause et toute autre personne auteure ou complice. Interpellée à son domicile à Kharakhéna, la suspecte a été arrêtée avec dix autres jeunes filles de nationalité nigériane. Ces dernières ont précisé qu’elles avaient été convoyées depuis le Nigéria et qu’elles étaient exploitées sexuellement. »
Quant aux questions concernant l’origine des filles, la raison de leur présence chez elle ainsi que les deux cartons de préservatifs, les sept carnets sanitaires et les documents contrefaits (dix-sept cartes de vaccination et dix-sept cartes nationales d’identité nigérianes), la mise en cause assure avoir acheté ces filles six cent mille (600 000) FCFA chacune. Elle a ensuite géré leur voyage par l’entremise de personnes basées au Nigéria et au Bénin.
« Elle a également affirmé que chacune des filles se prostituait et lui versait les revenus de sa prostitution jusqu’à concurrence de deux millions (2 000 000) FCFA, et ce, depuis leur arrivée au Sénégal. Elle a ajouté qu’elle utilisait une partie de l’argent perçu pour financer la scolarité de ses enfants, le commerce de sa sœur au Nigéria et subvenir à ses propres besoins et à ceux de sa famille », poursuit la note.
Après l’audition des jeunes filles, la Police renseigne que la mise en cause serait la principale animatrice d’un vaste réseau de traite de personnes, composé de membres établis au Bénin et au Nigéria. Cette version a d’ailleurs été confirmée par les dix jeunes filles. Selon elles, leur voyage depuis le Nigéria jusqu’à Kédougou a été facilité grâce à l’intervention de plusieurs personnes à divers endroits. Ces « complices » ont ainsi pu leur fournir de fausses cartes d’identité et de vaccination, ainsi qu’un logis et des moyens de locomotion.
La femme a été présentée le 30 juillet 2025 devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kédougou. Quant aux victimes, elles ont été acheminées au centre d’accueil.
O.B.N