À l’occasion de la rencontre entre le président de la République Bassirou Diomaye Faye et la communauté sénégalaise au Japon, Moustapha Barry, porte-voix de la diaspora sénégalaise en Australie, invité de la rencontre, a pris la parole au nom de ses compatriotes installés dans ce continent surnommé le pays des Kangourous.
Son intervention a été marquée par un plaidoyer fort et des propositions originales visant à renforcer le lien entre le Sénégal et ses ressortissants établis à l’autre bout du globe.
La communauté sénégalaise en Australie compte environ 200 membres. Peu nombreuse mais dynamique, elle s’illustre dans divers secteurs allant de la santé à l’enseignement supérieur, en passant par l’entrepreneuriat, les télécommunications ou encore l’industrie automobile. « Nous ne sommes pas nombreux, mais on nous entend », a rappelé Moustapha Barry, soulignant l’attachement profond de ses compatriotes à leur pays d’origine malgré la distance.
Des attentes fortes pour la diaspora lointaine
Dans son discours, M. Barry a salué le travail accompli par l’ambassade du Sénégal au Japon, notamment sous la houlette de l’ambassadeur Jean Antoine Diouf. Il a aussi rendu hommage à feu Bouna Semou Diouf, ancien ambassadeur, qui avait marqué un tournant en se rendant en Australie pour écouter les préoccupations des Sénégalais de Sydney et Melbourne.
Le représentant de la communauté a listé plusieurs attentes prioritaires. D’abord, l’accès effectif au droit de vote, via des solutions numériques sécurisées, afin de permettre aux Sénégalais vivant aux confins du monde d’exercer pleinement leur citoyenneté.

Il a également insisté sur la nécessité de moderniser les démarches administratives, notamment grâce aux paiements en ligne et à l’allongement de la durée de validité des passeports à 10 ans. Pour les Sénégalais installés en Australie, le renouvellement fréquent des documents reste une contrainte coûteuse.
Une banque de la diaspora et… un musée du « tiepbou dièn »,
Moustapha Barry a plaidé pour la création d’une Banque sénégalaise de la diaspora, qui offrirait des solutions adaptées pour les transferts, l’épargne et l’investissement productif.
Dans une touche plus originale, il a suggéré l’ouverture au Sénégal d’un Musée du « tiep bou dièn », (plat à base de riz, légumes et poisson), le plat national du Sénégal, devenu un symbole culturel disputé en Afrique de l’Ouest et prisé dans la diaspora. « Imaginons le potentiel touristique et économique que représenterait un Jolof Rice Museum », a-t-il lancé avec humour devant le chef de l’Etat.
Une représentation diplomatique à Canberra
Enfin, M. Barry a suggéré l’ouverture d’une représentation diplomatique à Canberra, capitale de l’Australie, afin de renforcer les relations bilatérales dans des secteurs stratégiques tels que les mines, l’énergie, l’agriculture et l’innovation. Il a rappelé que les Sénégalais résidant en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Corée du Sud doivent actuellement accomplir leurs démarches administratives et consulaires auprès de l’ambassade du Sénégal au Japon
Ce dernier ajoute aussi que « l’Australie est un partenaire d’opportunités pour le Sénégal », rappelant que ce pays dispose d’une expertise dont Dakar pourrait tirer profit à travers des partenariats « gagnant-gagnant ».
Moustapha Barry a conclu en réaffirmant la détermination des Sénégalais d’Australie à contribuer au développement national et au succès de la Vision Sénégal 2050. « Nous sommes résolus à être les ambassadeurs du Sénégal partout où nous vivons », a-t-il insisté, saluant le leadership du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko.
C.G.D