À Keur Massar, certaines voies qui passent à l’intérieur de la ville sont dans un état défectueux. C’est le cas de la route se trouvant à la cité Sotrac et qui hante le quotidien des habitants. Ces derniers, très remontés, appellent les autorités à plus de promptitude pour mener des travaux visant à changer le visage de cette avenue.
En cette journée de lundi, le trafic est fluide dans cette partie du 46e département du Sénégal. A côté de la route, ateliers, magasins entre autres, se succèdent. Les vendeuses, les unes dans des gargotes et les autres en plein air, s’occupent de leurs tâches quotidiennes. Les ruelles sont animées par des va-et-vient de personnes qui, la plupart, vont au marché qui se situe à quelques mètres.
Bien vrai que l’axe le plus fréquenté à Keur Massar est cette voie qui passe par l’autopont reliant d’un côté Jaxaay, Rufisque etc., et de l’autre côté Malika, Yeumbeul. Si elle présente toutes les commodités d’une route bien goudronnée dans un état qui répond aux normes de sécurité et de confort pour les usagers, certaines voies secondaires, qui se trouvent à l’intérieur sont dans un état pas reluisant. C’est le cas de cette route qui se trouve à la Cité Sotrac symbolisant la ligne de démarcation entre la commune de Keur Massar Nord et Keur Massar Sud.
Sur la route, les chauffeurs décélèrent la cadence ; des secousses les obligent à rouler doucement à cause de la route dans un état de délabrement avancé. À chaque passage de véhicules, une nuée de poussière s’élève, rendant la visibilité presque nulle. Dans certains endroits, l’asphalte a disparu, laissant place à une piste cabossée. Selon les témoignages des habitants, pendant la saison des pluies, la voie se transforme en un véritable marécage boueux et devient impraticable même pour les chauffeurs les plus téméraires.
Nous sommes à Keur Massar, à la cité Sotrac. Cette route principale est l’une des voies les plus fréquentées du département. Elle est stratégique pour la circulation interne dans cette localité. Partant, de cet axe, les voitures peuvent rallier, entre autres, Apix, Niague, Tivaouane Peulh y compris desservir les quartiers environnants à savoir, Aladji Pathé, Grand Médine, etc.
Des voix dénoncent la défectuosité de cette voie
Le visage masqué pour se protéger de la poussière qui envahit les lieux, Papis Gadjigo est assis confortablement sur une chaise. Sous une tente où le vendeur de café et le fabricant de chaussures trouvent refuge, Papis et ses amis discutent dans une ambiance bon enfant. Toutefois, les particules de sables qui viennent de l’autre côté semblent déranger leur quiétude. Sur cette route, le bitumage a disparu et a laissé place au sable ce qui fait que les nombreuses voitures qui passent portent préjudice aux habitants et à leurs activités quotidiennes à côté.
Selon Papis Gadjigo ce sont les inondations qui ont rendu la route très défectueuse. « Pendant l’hivernage, nous vivons le calvaire et la route devient impraticable. Si la route est comme ça aujourd’hui, c’est à cause des eaux pluviales qui y stagnent fréquemment. Vous voyez bien, si je porte ce masque c’est pour ne pas choper des maladies respiratoires, car il y a trop de poussière. C’est ici que ma femme effectue son activité et actuellement, elle éprouve des difficultés respiratoires. Ce qui la contraint à rester à la maison », se désole-t-il.
À l’en croire, certaines lignes des bus interurbains Tata comme la ligne 54 ont abandonné cet axe du fait de son état de délabrement. « Seules trois lignes tatas passent par ici maintenant. Il s’agit des lignes 91, 37 et 59 », ajoute-il. L’Etat et les autorités locales, lance-t-il, doivent travailler de concert pour régler définitivement ce problème qui à la fois perturbe la circulation et peut causer des maladies à la population.
Depuis 2015, Mansour Aw conduit un taxi clando au niveau du garage qui se trouve dans la cité. Selon lui, cette route est un véritable casse-tête pour les chauffeurs. Cependant, lui qui passe fréquemment sur cette route fait savoir que sa défectuosité détériore les organes de leurs voitures. « Il y a trop de trous sur la route et nous sommes contraints de rouler à petite vitesse pour ne pas endommager nos véhicules » renseigne le jeune chauffeur à l’allure longiligne.
Populations et mairies indexées
Trouvé en pleine activité dans son atelier, Lamine Seydi travaille dans un atelier dédié à la vente de matériels détachés. Il plaide pour la réfection de fond en comble de cette route. « Nous appelons les autorités à refaire cette voie. Des canalisations doivent aussi être érigées pour évacuer les eaux. Cela va nous permettre de sortir de cette impasse dans laquelle nous vivons depuis belle lurette surtout quand la pluie tombe », fait-il savoir.
Cette route, autrefois praticable, est aujourd’hui le symbole criant d’un manque d’entretien chronique. Chaque déplacement est un calvaire, rythmé par les secousses, les détours forcés et les pannes à répétition.
Parlant sous l’anonymat, un vieil homme aux cheveux poivre et sel, est dans tous états. Son amertume est dirigée vers les autorités municipales et les populations. Pour lui, ces dernières déversent les eaux sur la route jouant un rôle néfaste pour le maintien de la route en bon état. « Pendant l’hivernage, cette partie devient un réceptacle des eaux pluviales. C’est ainsi que beaucoup de personnes profitent de la situation pour vider leurs fosses septiques. Je trouve cela inadmissible », regrette-il sans tiquer. D’après lui, les autorités locales ont aussi leur part de responsabilité dans cette affaire. Pour lui, ces dernières qui sont leur porte étendard, n’ont pas accompli à suffisance leur mission. « Cette route est comme ça depuis des années et personne n’en parle. Si les autorités locales avaient bien fait leur travail, aujourd’hui nous n’en serions pas là à épiloguer sur ce sujet. Mais, malheureusement leurs priorités sont ailleurs », dit-il le visage renfrogné et dominé par la colère.
Bada MBATHIE